L’Ebola est mortel. Lavez-vous régulièrement les mains au savon. Désinfectez tout a l’eau de javel. Signalez vite tout cas suspect au 143 ou au 101

jeudi 20 octobre 2011

Saddam, Bin Laden, Kadhafi : la justice par le meurtre


"The game is over". On peut dire ça y est. Depuis l'assassinat de Mouammar Kadhafi, Le super ennemi public a été abattu. Mis a mort par la France qui, ennivrée par cette victoire à la Clausewitz, jubile sur les médias pour ne pas se "faire voler" sa victoire. C'est la consécration de la justice par le meurtre.

Tuer le Guide


Les médias sont emballés par les images, parfois violentes, du corps ensanglanté du Guide Mouammar Kadhafi. On peut même dire qu'ils s'en repaissent. Derrière le corps du Guide, se profile un autre visage de la justice internationale: le meurtre. Depuis quelques temps, la justice, la belle Dame est déséquilibrée par la balance qu'elle tient. Certains membres de la communauté internationale ont érigé l'assassinat politique en instrument judiciaire.

Saddam Hussein, Oussama Bin Laden et maintenant Kadhafi ont été jugé et ... "tué". La belle Dame ne fait pas de quartier. Des Etats, les plus forts, l'utilisent à merveille pour régler leurs comptes à leurs concurrents. Et en la matière, le Triumvirat USA-Grande Bretagne-France en sont les apôtres élus et adoubés par les magnas de la puissance financière mondiale.

A la lumière du droit, la présomption d'innocence aurait voulu que les Dictateurs et autres tyrans bénéficient d'une procédure judiciaire. C'est seulement après cette procédure que les sanctions sont appliquées si la matérialité de l'acte est prouvée.

Une justice aveugle et assoiffée

Malheureusement, hormis saddam Hussein qui a été sommairement jugé et pendu, les autres grands "tyrans" ont été tout simplement liquidé. Les forces spéciales, spécialement formées pour ce genre de tâches, ont bien rempli leur "mission impossible". Les zones d'ombres laissées par les nettoyeurs, sont balayées par des médias laudateurs convertis à la cause des Etats vengeurs. L'axe du mal de Bush s'est déplacé.

Les vieilles démocraties comme les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ne s'embarrassent pas de "valeurs" démocratiques pour parvenir à leurs fins. Essoufflées et échaudées par la crise financière mondiale, les vielles gardiennes de la démocratie tentent de maintenir leur position de "Puissance" dans le sang. Réal Politik oblige.

Et dans cette stratégie de résistance à la crise, les Grandes vieilles (USA-GB-France) déclenchent et entretiennent des conflits partout. Il s'agit d'approvisionner, avec quelques dégâts collatéraux, des industries qui peinent à suivre les grandes enjambées économiques de la Chine et ses alliées. Pour réécrire l'histoire et imposer son hégémonie les "Grandes vielles" pillent.

L'indécence de la violence est masquée par une nébuleuse de partenaires. Au nombre de celles-ci on compte particulièrement les organisations de défense des droits de l'homme et des intellectuels. L'assassinat des enfants du fils de Kadhafi n'a pas ému ces défenseurs prompts à distribuer les bons points de bonne gouvernance aux Chefs d'États africains qu'on n'hésitent pas traîner dans les belles geôles de Ocampo, le justicier flingueur international. Le doux et violent massacre de femmes et d'enfants Syriens n'est pas assez dramatique pour ces organisations qui, depuis, se contentent d'observer, sans condamner voire à suggérer une intervention de l'OTAN "pour protéger les civils". Mais ces civils n'ont pas la même valeur humaine que celles qui sont libyennes. L'unité de mesure de la compassion, de la protection n'est pas le même en présence des intérêts financiers. Et, en la matière, les événements récents sont assez évocateurs de cette arithmétique macabre sélective. Il y a moins d'une semaine, le frère israélien a libéré 1.027 prisonniers palestiniens contre 1 soldat israélien (Gilad Shalit).
La théorie du chaos fonctionne bien puisqu'il y a a peine 72 heures, une forte délégation d'hommes d'affaires français (et d'autres acteurs politiques) ont déposé leurs valises en Libye pour signer des contrats léonins. La guerre peut continuer, les civils peuvent mourir de faim et de maladies dans le pays, mais tant que les troubles ne gênent pas la "relance économique" le CNT peut mater tranquillement les "rebelles" pro-kadhafistes. Les affaires reprennent à Tripoli.

vendredi 7 octobre 2011

Prix Nobel de la paix : Trois femmes dont la Présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf primées


Le prix Nobel de la paix 2011 a été attribuée à trois femmes dont la Présidente du Liberia,Ellen Johnson Sirleaf et deux autres femmes : sa compatriote Leymah Gbowee et à la Yéménite Tawakkul Karman, pour leur lutte non violente en faveur de la sécurité des femmes.

Grande première dans l'histoire du prestigieux prix Nobel apparu en 1901 : 3 femmes sont conjointement récompensées ce vendredi 7 octobre 2011. Quelles sont les trajectoires de ces vagabondes de la paix ?

Sirleaf, comme la sœur Thérésa

Elle est entrée dans l'histoire par son grand cœur en faveur des plus démunis. Ce cœur débonnaire s'est attelée depuis son accession au pouvoir en 2005 à reconstruire le Liberia, un pays défiguré par une longue décennie de guerre. Cette diplômée de Harvard a hérité d'un pays marqué et balafré par une violence inouïe. Mais dans la discrétion qui la distingue elle colmate les brèches et panse les plaies.
Avec fermeté et impartialité elle ramène à la maison, la horde de jeunes désœuvrés qui grossissent les rangs des affreux, ces mercenaires qui écument la sous-région en quête de guerres. Elle a réussi a aider les femmes à se frayer un chemin et une place dans un pays où 14 ans de conflit ont mis en lambeaux l'une des plus dynamiques économies de la sous-région.

Leymah Gbowee, la force du sexe faible

Cette bonne dame est connue par son surnom "red" du fait de son teint clair. Mais elle est entrée dans l'histoire du Liberia et du monde lors de la guerre dans son pays. Devant le refus de mâles surexcités refusant de mettre fin à la guerre, elle a organisé en 2002 la "grève du sexe". Toutes religions confondues, elle a demandé aux femmes du Liberia de refuser de se donner à leurs hommes tant que les hostilités se poursuivent. Las d'essuyer les refus de leurs compagnes, les mâles en rut ont accepté, par le biais de Charles Taylor d'associer les femmes dans les négociations qui aboutirent à la fin de la deuxième guerre civile en 2003. Les hommes ont vu ''Red''.

Tawakkul Karman, brûler le voile pour éclairer la maisonnée

Cette jeune journaliste yéménite de 32 ans est une habituée des marches protestataires. Elle est la première femme arabe à recevoir le prix Nobel de la paix. Elle est une figure de proue de la contestation soulevée contre le Président yéménite, Ali Abdallah Saleh.
Porte flambeau du vent révolutionnaire qui souffle depuis quelques temps dans le monde arabe, elle a mobilisé les femmes avec des SMS et des messages sur Internet.

Une trajectoire, un chemin : Ellen et les garçons

L'année 2011 est l'année de la femme pour le prix Nobel. Elle ont "raflé la mise". Leur place a place a été reconnu et récompensé. Mais le rôle politique qu'elle joue focalise l'attention sur l'une d'entre les trois nobelisées : Ellen Johnson-Sirleaf. Elle reçoit le prix Nobel seulement à 4 jours des élections au Liberia. Celle que l'on nomme au Liberia "Iron LLady" (dame de fer) reçoit ce Nobel comme du pain béni. En pleine campagne électorale devant des concurrents de plus en plus entreprenants, il est certain qu'elle va chercher à capitaliser cette récompense, à la convertir en capital politique pour se positionner dans l'arène politique libérienne où les uns et les autres se perçoivent comme des loups.
Par ailleurs, la géopolitique sous-régionale est une bonne alliée. la Guinée du frère Condé, déjà échaudée par une transition politique difficile, est sans cesse réveillée par les coups de bottes des militaires qui ne digèrent pas encore leur éviction de l'arène politique. La Côte d'Ivoire sort de guerre et, comme une manne tombée du ciel pour Ellen, Le Chef d'Etat est en pleine campagne judiciaire pour "ramener à la maison", tels des filles et des fils prodigues, les Ivoiriens exilés qui sont dans les pays environnants. Même s'il conduit sa "pêche des âmes perdues" dans des pays comme le Ghana, il n'en demeure pas moins que l'axe Monrovia-Abidjan apparaît comme la tête de proue de son action de contrôle de circulation des affreux. Du coup, non seulement la bonne Ellen montre patte blanche à son voisin hanté par les ombres de putschistes endurcis, mais elle booste sa campagne en liftant davantage son image de Dame de cœur au grand cœur, drapée du péplum virginale de la paix même si, à un moment de l'histoire de son pays, elle a flirté avec le ténébreux Charly (Charles Taylor).
Ellen, la belle, est comme le frère Barack, ce jeune black de banlieue qui arrivé au pouvoir en 2009, a été également bombardé prix Nobel de la paix la même année. Sans avoir travaillé. Le prix Nobel fonctionne, dans ce contexte électoral comme un soutien infaillible de la communauté internationale, où plutôt des maîtres de la haute finance mondiale, à la vielle Dame qui, a 72 ans, a encore les ressources de brigué un autre mandat. Rien a envier au "vieux" Wade qui est poussé vers la sortie pour ... âge avancé; trop vieux pour s'occuper de l'héritage du cousin Senghor qui vient tout juste d'organiser du 2 au 6 octobre 2011, le premier Forum de la langue française.
Mais, l'argent n'a pas d'âge dirait-on. Les anciens travailleurs du grenier mondial (FMI et Banque mondial) sont parfaitement recyclés. Après les salons feutrés et parfumés de la banque, ils retrouvent, .... les salons feutrés et parfumés des palais. Rien ne se perd, tout se récupère. Ellen surfe sur un nuage au-dessus des garçons, Condé et Ouattara, qui s'empêtrent encore dans les oripeaux de vieilles intrigues de palais transfrontalières.

mardi 12 juillet 2011

Sud-Soudan : les défis d'un nouvel Etat en construction


Ce samedi 9 juillet 2011 est une date historique dans l'histoire des États africains. Le monde vient de signer l'acte de naissance du Sud-Soudan. Mais au-delà des youyous de joie le 54ème pays africains et 193ème États du monde porte en lui les germes de crises antérieurs qui compromettent son avenir.

Un "bébé" déjà trop vieux et trop agité

Le Sud-Soudan a cristallisé ce samedi 9 juillet 2011 l'ensemble des médias internationaux avec la célébration de son accession à l'indépendance. "Par la présente, je jure par Dieu tout puissant qu'en tant que président de la République du Soudan du Sud je serai fidèle et je prête allégeance à la République du Soudan du Sud", par ces mots, le Président Salva Kiir a scellé l'entrée Sud-Soudan dans le concert des nations libres. La cérémonie s'est déroulée devant la France, les Etats-Unis, la Chine, la Russie, l'Union Européenne et le Secrétaire générale des Nations Unies.
Mais le Sud-Soudan n'est pas si jeune. Il sort tout droit de la cuisse du Soudan, situé au nord-est de l'Afrique. Le Soudan est le plus vaste pays du continent africain avec une superficie de 2,5 millions de Km2 soit 82 fois plus grand que la Belgique et 4,5 la France. Le Sud-Soudan est le produit d'une sécession qui a coûté très chère au Soudan. Il est le fruit de plus de 2 décennies de guerre civile au Soudan (22 ans) avec une facture de plus de plus de 2 millions de morts. En effet depuis longtemps un vieux conflit oppose les populations arabisées du Nord et les populations noires africaines du Sud. Sur fond de contrôle des ressources, des groupes armés se sont opposés dans les classiques registres de conflit en Afrique : géographique nord contre Sud et chrétiens contre musulmans avec des leaders comme Jhon Garang.
Usé par de longues années de guerre et écartelé entre les intérêts des Etats-Unis et leurs rivaux Chinois et russes, le Président Omar Al-Bashir et le mouvement sécessionniste de l’armée populaire de libération du Soudan (SPLA) de John Garang signe un accord de paix le 9 janvier 2005. Cet accord prévoit la signature d'un référendum d'autodétermination 6 ans après avec à la clé, l’autonomie du Sud Soudan jusqu’à la tenue du référendum et une division égale des revenus du pétrole, majoritairement extrait au Sud mais exporté via la façade maritime du Soudan, située au Nord. L'accord a été respecté avec la tenue. Du 9 au 15 janvier 2011, s'est tenu un referendum au cours duquel les Sud Soudanais ont exprimé à 98,83% leur volonté de se séparer du Nord Soudan. L'indépendance au forceps cache mal les défis qui attendent le nouvel État indépendant.

Les défis à relever

Les défis sont nombreux. En fait, ils sont à l'image de l'histoire de ca région traversée par les conflits.

La question des frontières et des ressources : la malédiction du pétrole

Avec l’indépendance du Sud, le Nord Soudan va perdre 20% de sa population, 25% de son territoire et 35% de ses ressources financières. e Soudan possède des réserves de 6,7 milliards de barils de pétrole.
Trois quarts des 470.000 barils produits chaque jour par le Soudan, proviennent du Sud et des régions frontalières.
Le pétrole représente 98% des ressources du Sud-Soudan et est exporté via des oléoducs qui traversent le Nord-Soudan pour rejoindre la mer Rouge. De plus, le pays dispose également d'importantes richesses minières, notamment en uranium. Il y a également un fort potentiel agricole non-exploité à cause de la guerre. La répartition paritaire des ressources (50% pour chacun) est un sujet potentiel de discorde.
Le pétrole augmente les risques d'exposition du pays au syndrome hollandais (la forte exploitation du pétrole et l’afflux des rentes dérivées des exportations produisent une appréciation du taux de change réel qui réduit la compétitivité des autres secteurs d’exportation comme l'hévéa par exemple) qui a déchiré et défiguré le Congo et le Nigeria. En sus, l'or bleu, l'eau pose déjà problème. En effet, le partage actuel entre le Soudan et Égypte à 87% (55,5 milliards de m³ à l’Égypte et 18,5 au Soudan), est battu en brèche par l’Éthiopie, la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, et la République démocratique du Congo, concernés par le bassin et qui réclament une répartition plus équitable. Il est à craindre que des pays comme l'Égypte ne soit pas favorable au partage des ressources de l'eau entre les autres pays et le Sud Soudan à cause des projets de centrales hydroélectriques et de pêche industrielle.

Des frontières sous haute tension

Les frontières du Sud-Soudan constituent en source de tension. Les conflits locaux sont encore vivaces à Abyei, le Haut-Nil, et le Unity. En outre les besoins en eau opposent continuellement les fermiers sédentaires aux éleveurs nomades qui traversent les frontières sans tenir compte des délimitations institutionnelles. Le cadre foncier baigne dans l'informel.
D'autre part, la nouvelle constitution consacre la restitution des biens des sud Soudanais. Or la guerre a désorganisé le pays. Les terres et les maisons abandonnées lors des fuites des combats sont maintenant occupées. Enfin, la région est animée par de nombreuses bandes armées (telle que l'armée de libération du Seigneur se déplacent pour piller.

Sous l'œil vigilant de Big Brother et ses "copains"

Le sud Soudan est sans nul doute l'une des parties du monde où se déroulent les plus grandes batailles pour le contrôle du monde ou plutôt, du pétrole. Le stigmate de la malédiction du pétrole courre depuis longtemps. Sensible aux vapeurs enivrantes du pétrole, les Etats-Unis ont largement contribué au dépeçage du Soudan en créant le sud soudan. Le sud Soudan, créature américaine est presque condamner à satisfaire les désirs de son maître. Mais l'odeur du pétrole attire aussi d'autres acteurs internationaux comme la Chine et la Russie. En embuscade se tient aussi la France et ses velléités expansionnistes. Les vœux de ses brandes puissances trouvent malheureusement un écho favorable auprès des bandes de pillards qui ont mesuré tout le bénéfice qu'ils peuvent tirer dans la fabrication de rebellions armées. Cela est d'autant plus inquiétant que le précédent sud soudanais risque de servir d'exemple à d'autres groupes armés qui vont se lancer dans des projets sécessionnistes en Afrique.
D'autre part, les énormes besoins de la Chine en matières premières pour nourrir son gigantesque industrie n'augure pas de bons présages pour la jeune nation. A côté d'elle les autres États BRICS, Brésil, Russie, Inde et Afrique du Sud sont engagés dans la féroce bataille de reconstruction du monde pour imposer leur hégémonie. Les divergences géostratégiques qui entretiennent depuis toujours la guerre dans cette zone vont intensifier la violence. A la grande joie des nouveaux acteurs de la paix et de la guerre drapés dans les beaux costumes du juge et de l'arbitre.

jeudi 30 juin 2011

Cacophonie dans la tour de Babel : l’Afrique déchirée entre UA et L’OTAN


Depuis hier, 29 juin 2011, se tient à Malabo, capitale de la Guinée-Equatorial, le XIIIème sommet de l’Union Africaine (UA). Si, les chefs d’Etats africains ont l’habitude de se rencontrer, il n’en demeure pas moins que cette dernière rencontre est assez particulière à cause du dossier du Guide Kadhafi qui divise. Autopsie d’une rencontre qui ressemble fort à l’histoire universelle de l’humanité qui s’est construite autour de la tour de Babel.

Etat des lieux

Malabo abrite depuis hier la XVIIème session de l’UA. Téodor O Obiang Nguema Abassou, Président en exercice de cette institution accueille ses pairs Chefs d’Etat et de gouvernement ou leurs représentants. Le thème principal de la réunion est « Accélérer l’autonomisation des jeunes pour le développement durable ».
Pour la circonstance, Malabo a fait peau neuve pour accueillir ses hôtes. Le Président Obiang a déboursé 830 millions de dollars pour réaliser les infrastructures d’accueil avec à la clé l’érection d’une cité. Le faste est à l’image de la qualité des invités. Mais les reflets chantés par les splendides bâtiments et les bijoux des chambres des hôtes cachent mal l’ambiance lourde de la rencontre.
A côté du thème central qui traite des jeunes, se trouvent sur la table des participants l’épineux dossier libyen. La crise en Libye divise les dirigeants africains. L’ombre de Kadhafi plane dans les couloirs et les salons feutrés de la cité qui accueille les participants. Plus précisément, c’est la gestion de cette crise qui divise les chefs d’Etats africains.
Le Guide Mouammar Kadhafi, Président de l’UA, Roi des Rois d’Afrique est bousculé par la vague des « révolutions colorées » qui traversent les pays arabes. Dès l’éclatement des premières voix contestataires, Kadhafi réagit pour mettre de l’ordre. Poussé à bout par des manifestants entraînés il sort l’artillerie lourde pour mâter ce qui ressemble, à y voir de près, à une rébellion.
Sur le champ, embarquée par l’alliance Franco-atlantique (la France, les Etats-Unis d’ Amérique, le Canada, la Grande-Bretagne et l’Italie) la communauté internationale intervient pour « protéger les populations civiles ». « Populations civiles » qui ne tarderont pas à se transformer en une rébellion pudiquement baptisée Conseil National de Transition (CNT). Dans la nuit du 17 mars 2011, sous l’initiative de la France, l’ONU vote la résolution 1973. Cette résolution « autorise » les Etats membres de l’alliance à « prendre toutes mesures nécessaires » « pour protéger les populations et les zones civiles menacées d’attaque en Jamahiriya arabe libyenne ». Elle ajoute un « embargo sur les armes ». Les choses se sont accélérées et, en quelques semaines, les « frères » du CNT ont été reconnu par presque toutes las capitales du monde avec, à la clé un soutien financier, matériel et logistique. La France leur affecte des conseillers militaires.
Un déluge de feu s’abat sur la Libye. Les bombardements de l’OTAN sont réguliers. Des hélicoptères et des avions de combats sont récemment rentrés dans la danse. Les morts et les dégâts sont rangés dans la catégorie « dégâts collatérales ». Dans sa logique de protéger les civiles l’OTAN bombarde des cibles militaires et … civiles. Dans la foulée des frappes aériennes, la famille du Guide est touchée gravement. Dans la soirée du 30 avril 2011, à 20h07mn l’Alliance effectue un tir de « missile ciblé » qui tue plusieurs enfants proches de Kadhafi: Mastoura Hmaid Bouzataiya Aîcha Kadahfi, la petite fille du Guide, née le 5 décembre 2010, une autre née le 2 août 2008 et un autre enfant né le 30 janvier 2009 meurent. D’autres enfants et adultes inconnus continuent de payer le prix de la croisée militaire de Nicolas et Obama. Au nom de la démocratie.
Mais les méthodes expéditives et brutales des puissances occidentales dérangent. Officiellement, l’UA s’oppose à la force et propose l’arrêt des frappes et une sortie politique de la crise. Ce qui n’est pas de l’avis des occidentaux qui, formés et formatés dans le moule guerrier des théories de Clausewitz veulent « continuer le débat politique par la guerre ». L’objectif est toujours ressassé, « Kadhafi doit partir ».

La démocratie à l’épreuve de la crise Libyenne et ….. ivoirienne

La gestion de la crise en Libye divise de plus en plus. En Afrique des voix opposées à la négociation demande le départ pur et simple du Guide. Des Etats africains comme la Mauritanie et le Gabon n’ont pas hésité à demander son départ. Le Président sénégalais Abdoulaye Wade n’a pas hésité à franchir le rubicond en s’adressant à lui en ces termes « Tu es arrivé au pouvoir par un coup d’Etat il y a plus de 40 ans, tu n’as jamais fait d’élection, tu as prétendu parler au nom du peuple. Tout le monde sait que c’est une dictature que tu as établie ». Il est allé plus loin en martelant « Je te regarde dans les yeux (…) plus tôt tu partiras, mieux ça vaudra ». Il a même rendu une visite aux rebelles du CNT le jeudi 9 avril à leur siège à Benghazi. Entre temps, agacé, le Président sud africain Jacob Zuma soutient que « la guerre humanitaire de l’OTAN se transforme en vraie guerre ».
En clair, l’UA ne peine à s’accorder dans la gestion de la crise. Les intérêts divergents des uns et des autres tuent l’union sacrée africaine.
Du côté des occidentaux des divergences de points de vue se font également entendre. L’activisme militaire de la France agace plus d’un. Et pour cause, elle reconnaît avoir largué des armes pour aider la rébellion à marcher sur Tripoli. L’Italie et la Grande Bretagne se plaignent des méthodes de Sarkozy quand le Danemark et le Canada menacent de se retirer. Les américains soupçonnent certains de leurs alliés de ne pas trop s’engager. Les débats contradictoires autour de la Libye découlent de la crainte de l’enlisement de la guerre. Les nations dites développées sont largement échaudées par les fronts Irakien et afghan. La guerre a un coût et la crise financière qui met en péril les nations phares du capitalisme « n’arrange pas les affaires ». Le spectre de la faillite de la Grèce n’est pas loin et la France et les Etats-Unis ploient sous le poids d’une dette qu’ils peinent à éponger.
La guerre en Libye est l’ultime épreuve qui a ébranlé toutes les convictions de démocratie et d’indépendance de l’Afrique et des puissances occidentales. 5o ans après avoir célébré en pompes les « anniversaires de l’indépendance », les Dieux athéniens ont soumis les africains et leurs anciens maîtres colonisateurs à l’épreuve de la foi pour mesurer leur niveau d’attachement à la démocratie. Mais comme les femmes à la foi vacillante sur le mont des oliviers dans la Bible, la chair a faibli. Le péché qui dort à la porte du cœur de l’homme s’est établi. Pauvres humains à la chair faible, ils ont « chuté ». Les africains n’ont pas su saisir cette opportunité pour affirmer sinon arracher par la force leur indépendance vis-à-vis de leurs maitres d’hier. Ils n’ont pas su, comme Lazare et Zachée saisir la grâce de la « délivrance ». Comme des enfants qui refusent de grandir, accrochés aux « prêts » et autres « dons » ajustés, biberons empoisonnés de la liberté, résister à l’appel de Mamie Watta, sirène des eaux, sirène de l’engloutissement des feux du développement. Les Européens, eux, tels le peuple d’Israël dans la traversée du désert n’a pas su, en l’absence de Moïse envoyé pour chercher les tables de la loi, résister aux veaux d’or de la duplicité et de la rapacité. Attirés comme des mouches et des abeilles par l’odeur enivrante et ensorcelante du pétrole et du gaz libyen, ils n’ont pas su dire non aux démons du vol, de la gloutonnerie et du mensonge. Car à coups de mensonges relayés par les médias qu’ils dominent entièrement, ils se sont lancés dans la croisade militaire anti-Kadhafi pour piller. Le juteux marché de la reconstruction post-conflit attire de plus en plus les Etats qui reconnaissent et adoubent la rébellion du CNT. Sanctifiés par le pain béni des armes qu’on lui octroie sous le couvert du blanc-seing de la Résolution 1973, les « frères illuminés » du CNT avancent dangereusement vers Tripoli.
Entre temps, tels les fils de Goebbels, Hillary Clinton et Sarkozy distribuent à tour de bras les brevets de bonne gouvernance aux chefs d’Etats africains. Des documents for « best practices » sont délivrés pour la gestion des africains. Le 13 juin 2010, au siège de l’UA, à Addis-Abeba, juchée sur le perchoir devant les enfants de Sa Majesté Hailé Sélassié, madame Hilary n’a pas hésité à administrer une véritable leçon de bonne gouvernance à ses élèves, les chefs d’Etats africains présents dans la salle. Dans son discours intitulé « Remarks at African Union », elle menace « Je conseille vivement à tous les Etats africains d’exiger la démission de Kadhafi. Je vous conseille vivement de suspendre les activités des ambassades de Kadhafi dans vos propres pays, d’expulser les diplomates pro-Kadhafi et d’accroitre vos contacts avec le conseil national de transition ». La recette à marcher avec le turbulent Gbagbo Laurent en Côte d’Ivoire lorsque, sous les injonctions de la France, de l’Union Européenne et des Etats-Unis, les pays africains se sont empressés de congédier sans autre procès ses diplomates devenus trop encombrants et gênants. Bref « peu fréquentables ». La fermeté de la donneuse de leçons contraste avec le traitement du conflit israélo-palestinien par les occidentaux. Les bons points qu’elle a distribués ont épargné le Président Blaise Compaoré installé depuis 1987 en réalisant lors de ces dernières élections un score russe.
D’autre part on s’étonne du silence assourdissant des organisations des droits de l’homme si prompt à jeter au cachot les Présidents africains. La qualité des victimes compte pour beaucoup dans leur agenda. Le décès d’enfants, fussent-ils ceux proches du Guide auraient pu émouvoir ces organisations soucieuses d’habitude des droits des enfants, des enfants et des vieillards. La France semble avoir jeté aux orties ses valeurs universelles de pays des droits de l’homme et des libertés de 1789. On se pose des questions lorsque ce chantre de la démocratie a poussé les pays africains à mettre à la tête du FMI, Christine Lagarde. De quoi mettre en garde plus d’un quand on se souvient de cet autre puissant homme démocrate qui incapable de tenir ses envies et se contenir se livre à des attouchements aux employés d’hôtels. Les grandes pattes de Big Brother n’empêche pas de repenser ses valeurs (américaines) pour lesquelles Georges Bush fils, sous couvert de l’idéologie de la preventive war (guerre préventive), a décapité l’Irak et mis à feu et à sang l’Afghanistan pour des armes de destruction massive (in)visibles. Le jeune Premier, Obama rapidement bombardé Prix Nobel de la Paix quelques semaines seulement après son élection ne nobelise pas sa politique étrangère. Et pour cause Guantanamo est toujours ouvert. Entre temps ses collaborateurs sont englués dans des scandales à caractère sexuel. Plus récemment le prometteur jeune démocrate Anthony Weimer , siégeant à la chambre des Représentants et promis à un bel avenir politique dans l’Etat de New York, a diffusé des photos de nus de lui sur Internet. Il a semblé suivre à la trace, très tôt, un chef d’Etat qui fumait des cigares aux secrétions féminines intimes. Madame Hilary semble oublié que son époux a mis a nu la dignité de la nation la plus puissante du monde.
Sans verser dans l’exagération, ces exemples doivent être à même d’amener les africains à repenser leurs rapports au monde. Certes ils ont des défauts mais ce ne sont pas les pires espèces humaines. Sous d’autres cieux on tue et on vole impunément. Le développement passe par une indépendance vis-à-vis des partenaires au développement. La gestion des crises africaines doit être prioritairement assuré par les africains eux-mêmes. Cela passe par la bonne gestion des ressources qui, équitablement redistribuées peuvent atténuer les frustrations qui, le plus souvent, débouchent dans des crises ouvrant la voie aux ingérences sauvages aux conséquences désastreuses comme l’opération Restore Hope à Mogadiscio, l’opération turquoise au Rwanda, l’opération Barracuda en Centrafrique, la Licorne en Côte d’Ivoire. Pour ne citer que celle-là.
Par-dessus tout, ils doivent se débarrasser du stigmate du pigment, le fameux complexe du blanc qui, avec sa chicotte met au pas ses administrés. Bloquer avec les ressources endogènes les facteurs de reconstruction de la « Bastille africaine ». Si les aînés s’accordent pour réfléchir et mettre en pratique les résolutions de ce sommet qui vise « l’autonomisation des jeunes », ils parviendront à bloquer le cyclone infernal de pauvreté qui entraîne avec lui la cohorte de jeunes gens qui, transformés en chiens de guerre, corsaires des temps modernes, endeuillent le continent au gré des crises gigognes qui traversent les Etats. Les mercenaires qui écument les pays africains à la recherche de guerre seront réorientés vers des projets de développement. En sus, les maladresses des interventions étrangères pour régler les crises n’auront plus ou peu d’influence sur le continent.

jeudi 9 juin 2011

Dans la forge du Dieu Vulcain : les défis de la fonte de la nouvelle armée ivoirienne


Le nouveau gouvernement du régime Ouattara s'installe. Avec lui, l'armée ivoirienne est en train de se construire. Avec d'énormes défis à relever.



Au commencement était le feu

Le 19 septembre 2002, des groupes armés ont lancé des attaques simultanées sur plusieurs villes de la Côte d'Ivoire. Cette date marque le début de la tourmente dans laquelle se trouve l'armée. Mais, à y regarder de plus près, les hoquets de la grande muette éburnéenne ne datent pas d'aujourd'hui.
Houphouët Boigny avait greffé à la police et aux militaires la gendarmerie pour assurer la stabilité de son régime. En sus, le corps de la garde républicaine veillait soigneusement au fauteuil du "vieux". En bon stratège politique, il a su s'accommoder des sautes d'humeurs de l'armée jusqu'à sa disparition. Il alliait savamment le bâton et la carotte pour calmer les soldats trop bruyants.
L'arrivée au pouvoir du Président Bédié va modifier le rapport du politique au militaire. Soucieux de profiter de "l'héritage" qui venait de tomber entre ses mains, le dauphin constitutionnel d'Houphouët Boigny n'a pas su faire bon ménage avec son armée. A la clochardisation, s'est ajoutée un déficit de communication sinon un manque de regard avisé pour lire dans les soubresauts qui ont suivi son accession au pouvoir les signes annonciateurs d'un mécontentement. C'est ce manque de discernement qui va l'emporter dans le paquetage d'un père Noël sanglé dans un costume militaire. Dans la foulée, de nombreux éléments de l'armée qui ont maille à partir avec le pouvoir s'exilent dans les pays limitrophes.
Laurent Gbagbo va hériter de cette armée composée en grande partie d'éléments frustrés, déçus et exilés. Entre temps, le mortel poison de l'ivoirité savamment transformé en redoutable arme politique fait son effet. Des soldats sont "invités" à prendre conscience de ce qu'ils sont déclassés, méprisés et maltraités. Les médias et une partie de la communauté intellectuelle s'attellent consciemment ou inconsciemment à construire et à entretenir le sentiment d'exclusion. Les "soldats maudits" sont fabriqués à coups d'articles de journaux, articles scientifiques, conférences, colloques, symposiums et ateliers scientifiques. Pendant se temps, sur le terrain de la vox populi, des intellectuels accompagnent des harangueurs de foules dans les rues des quartiers des villes. L'homme solitaire d'Hemingway partage sa lourde froide et chaude solitude avec des populations informées, désinformées, manipulées et instrumentalisées.
Le paroxysme de la fabrication du sentiment d'exclusion va aboutir à la construction d'une armée traversée par des élans de méfiance, de défiance et de revanche. La grande muette éclate et toutes les entreprises pour la ressouder, pour unir les "frères d'armes" sont vains. Trop de querelles ont divisé la famille.

A la fin, le feu ?

Le régime des libéraux conduits par Alassane a hérité d'une armée défigurée. Sans visage. Dans les rues, les populations sont face à des groupes armés bigarrés, des bandes "Nzassa" pour parler de façon triviale. Les noms (de ces groupes et de leurs chefs) qu'ils se sont donnés sont évocateurs de la guerre en Côte d'Ivoire. Ils font tous allusion au sang, à la violence, la peur, la bravoure et la terreur. Ainsi on rencontre ces groupes sous appellation de "compagnie guépard", "Tonnerre", "Ben Laden", etc. Pour rassurer on les a appelés Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI).
En fait, c'est une armée hétéroclite d'anciens soldats de métiers en disgrâce avec le pouvoir de Laurent Gbagbo, les "Zinzins" et "Bahéfouès". A eux se sont ajoutés les dissidents de la crise post-électorale. Cette catégorie est difficile à identifier car, à la réalité, elle regroupe plusieurs soldats qui se sont enrôles à la cause de Ouattara selon l'évolution de la crise en Côte d'Ivoire. Une lecture diachronique permet de détecter la vague des soldats qui, au lendemain de la proclamation des résultats présidentielles de novembre 2010 avec la bicéphalisation de la Présidence se sont ralliés. Ceux qui se sont rangés derrière Ouattara en ce moment ont commencé à se désolidariser de leurs frères d'armes. Discrète et disparate cette catégorie est peu connue. Et ce d'autant plus qu'elle était basée sur la conviction de son porteur. Le ralliement est plus psychologique que professionnel. Par peur de leur intégrité physique ces soldats obéissaient à la hiérarchie sans exprimer leur refus. "Un soldat ne discute pas, il obéit aux ordres" pourrait-on dire.
L'évolution rapide de la situation va construire la catégorie la plus visible des dissidents. Ce changement est lié à l'ouverture des portes de l'Hôtel du Golf. Transformé en QG de campagne du candidat Alassane, il va se muer en "Bunker" pour recevoir les individus en rupture de bancs avec Laurent Gbagbo. En plus des personnalités politiques et les nombreux anonymes qui s'y sont réfugiés, on y retrouve désormais les "déserteurs" de l'armée de Laurent Gbagbo. Le refus d'obéir aux ordres de son supérieur se traduit par une fugue dans l'Hôtel-bastion. De nombreux soldats rejoindront ainsi Alassane dans cet hôtel perçu par le camp adverse comme un "kyste", un "cancer" à enlever. Mais le mouvement d'enrichissement de l'Armée de Ouattara ne se limite pas là. Au contraire, il va s'accélérer.
La "bataille d'Abidjan" va ouvrir le début d'une période d'enrôlement de l'armée ouattarienne. En effet, plusieurs jeunes et vieux, partisans et sympathisants de Ouattara vont rejoindre son armée. Et c'est la ville d'Abidjan et sa banlieue qui va lui offrir son plus gros contingent. Désœuvrés, chômeurs, repris de justice, travailleurs du privé, etc. vont prêter main forte aux anciens éléments Forces Armées de Forces Nouvelles (FAFN) en faction au Golf hôtel.
Le défi majeur de "bravetchè", Alassane Ouattara, est de parvenir à rapprocher ces groupes des éléments de l'ancienne armée (FDS) et à les fondre en une seule entité. Il ne sera pas aisé de réunir ces hommes qui viennent de se combattre, à mort. Les plaies, béantes, sont encore vives. De plus, il faut trouver la perle rare qui saura fédérer tous ces hommes qui pendant un moment ont obéi à des chaînes de commandement différentes idéologiquement et militairement. Alassane risque de se retrouver avec une armée où des ex FAFN vont obéir à leurs commandants de zone quand des ex FDS ne se plieront qu'aux injonctions de leurs anciens chefs démesurés fidèles à Laurent Gbagbo jusqu'à sa chute. Même écartés, les hommes comme Philippe Mangou, Guai Bi Poin et Dogbo Blé continueront d'avoir une forte influence sur leurs hommes. De plus, les traditions des écoles de formation vont fonctionner comme un frein à la fonte de l'armée. Formés dans les écoles militaires locales ou internationale comme Saint-Cyr et West Point, il sera certainement difficile pour les anciens soldats de métiers de s'accommoder de la présence de rebelles clonés et de civils zombités, encore moins d'obéir à leurs ordres.
Même en soldant la question des grades, il reste à craindre la gestion des futurs équipements militaires. A quel moment Alassane saura-t-il que les anciens soldats fidèles à Laurent Gbagbo se sont véritablement "convertis", c'est-à-dire pénétrés de l'idée que la tête de la magistrature suprême à laquelle ils doivent obéir à changé ? De sorte a accepter de leur donner leur dotation en armes. Les indicateurs en la matière sont assez flous et volatils. Pour preuve la plupart d'entre eux ont été désarmés et côtoient des FRCI parfois surarmés. Ils sont affectés, lorsqu'ils sont acceptés, à des tâches purement administratives. A eux, l'on peut ajouter les nombreux éléments des FDS qui, pour échapper à la chape de feu lancée par les FRCI et leurs alliés internationaux, sont en exil. Ils constituent un noyau dangereux dont l'ombre menaçante va toujours planer autour du régime Ouattara. Si, en 2002 Laurent Gbagbo se méfait de l'axe Ouaga-Bamako, Ouattara lui se méfie maintenant de l'axe Accra-Monrovia.
Enfin, l'éternel et épineuse question du désarmement, de la démobilisation et de la réinsertion est encore pendante. Comment calmer cette horde de jeunes qui se sont enrôlés dans le secret espoir d'obtenir un emploi. Surtout que la plupart d'entre eux se sont accoutumés au métier des armes avec tous les privilèges qui s'y rattache.L'entourage est déjà sensibilisé à fréquenter un soldat. Il n'est pas sûr que ces jeunes se débarrassent de leurs attributs militaires si facilement. En témoigne les courses poursuites entre les soldats FRCI eux-mêmes et entre eux et les soldats des Nations Unies et de la Licorne pour désarmer les élements inaptes à exercice du métier des armes. Ces refus finissent parfois dans la violence. De plus, se pose le problème de l'efficacité des mécanismes de réinsertion des anciens soldats. Le PNRRC peut-il, avec ces kits de réinsertion, insérer un individu qui, par la force de son arme a possédé des millions e FCFA et la "gloire" ? Pas facile de répondre à cette question eu égard à la facilité avec laquelle Soro Guillaume a remis en ordre de bataille son armée de soldats pour faire tomber, avec l'appui des forces internationales, Laurent Gbagbo.
Les soldats insuffisamment ou mal réinsérées côtoient une population importante de jeunes à risques avec laquelle, ils ont, lors de la "bataille d'Abidjan" partagés les peines et les joies du front. Les populations auront à côtoyer des individus ou des repris de justice qui maîtrisent parfaitement le maniement des armes et les techniques commando. Cette compétence reconvertie pour le vol et le pillage va contribuer à accroître de manière exponentielle le taux de criminalité en Côte d'Ivoire.
Le régime de Ouattara s'est installé avec le soutien de l'extérieur. Ce "coup de main" militaire pèse comme le péché originel qui menace son pouvoir. Les alliés et amis passeront pour récolter les dividendes de leur soutien. Ils sont multiples et multiformes mais chacun réclamera sa part du gâteau économiquement, politiquement ou militairement. Et les soutiens continuent toujours. Ouattara pourra-t-il refuser des contrats léonins ou des parts de marchés à ses soutiens même si leurs intérêts mettent en péril ceux des Ivoiriens ? En tout cas, il a encore besoin de la Licorne et de l'ONUCI pour consolider son pouvoir. C'est sans doute cette raison qui l'a poussé à réclamer de tous ses vœux le maintien du 43ème Bataillon d'Infanterie de Marine (BIMA) de Port-Bouêt. Les grandes ambitions qu'ils nourrit pour la Côte d'Ivoire ne doivent pas occulter l'impérieuse nécessité d'asseoir une armée forte et indépendante prête à défendre le pays sans avoir à faire ressortir des tiroirs les vieux accords de défense miliaires sans cessent activés et réactivés selon le bon vouloir, et le pouvoir de Paris.Pour l'heure le Dieu Vulcain est à l'ouvrage dans sa grande forge en attendant de livrer aux Ivoiriens le glaive qui la protégera des nombreux chiens de guerre et autres avides de pouvoir.

samedi 28 mai 2011

Pluralité de la presse écrite en Côte d’Ivoire : le retour de Notre Voie, pro-Gbagbo


Ce lundi 23 mai 2011, le journal, proche de l’ancien Président, Laurent Gbagbo est réapparu dans les kiosques. Il signe le retour de l’opposition dans le champ politique ivoirien.

Notre Voie : requiem pour un journal

Après 53 jours, le journal phare du FPI est à nouveau dans les kiosques à journaux. Dans l’éditorial de sa parution du lundi 23 mai 2011, il fait l’état des lieux des dégâts : « Bon nombre de travailleurs ont vu leurs domiciles pillés. Certains ont été profondément traumatisés et demeurent encore en exil, hors du pays. D’autres bien que vivant en Côte d’Ivoire et même à Abidjan, continuent de se terrer. Depuis le 12 avril, le siège de leur entreprise, fruit de leur sacrifice consenti pierre par pierre depuis 1998, est totalement pillé et vidé de tout le matériel de travail. Les deux rotatives de l’imprimerie de la société ont été incendiées. Même la carcasse de la machine à feuilles destinées aux travaux offset (fabrication de livres, affiches, prospectives, etc.) a été démontée et emportée. Quant au bâtiment lui-même, il est occupé, depuis le 11 avril, par les hommes armés pro-Ouattara qui en empêchent l’accès aux journalistes ». En clair, Notre Voie est un journal sinistré. Il fonctionne en ce moment dans la clandestinité avec un personnel restreint. Et sa ligne éditoriale n’a pas changée. César Etou, le rédacteur en chef par intérim, César Etou le dit « Nous défendrons les plus faibles et les plus exposés. (…) Nous rejetterons les appels à brûler ce qui reste de ce pays défigurer. Nous dénoncerons les exactions qui rendent hypocrites les appels des nouvelles autorités à la réconciliation. (…) Notre Voie encouragera tout appel au « rassemblement » qui vise, avec sincérité, la phase civilisée de la crise ivoirienne. C’st-à-dire la réconciliation et la réinstauration de la démocratie ».
La parution du quotidien du FPI est le fruit de plusieurs efforts conjugués. En constant l’absence du journal dans les kiosques à journaux au lendemain de la crise post-électorale de mars-avril 2011, plusieurs organisations de défenses des droits de la presse et de l’homme sont montés au créneau. L’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF-Côte d’Ivoire), le Syndicat National de la Presse Privée de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI), le Conseil National de la Presse (CNP), le Fonds de Soutien et Développement de la Presse (FSDP), la section Afrique de Reporter Sans Frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Organisation des journalistes de l’Afrique der l’Ouest sont des organisations qui ont œuvées pour que Notre Voie survive à la crise.

Ecrire autrement les pages de l’histoire de la presse écrite ivoirienne

Le journal Notre Voie a été littéralement « déchiré » et les lambeaux, emportés par ces bourreaux. La mésaventure du journal « bleu » laisse transparaître plusieurs réflexions. La distribution radicale des journaux en deux blocs diamétralement opposés a fait le lit d’une violence qui a creusé la tombe de la presse ivoirienne. De part et d’autre des deux camps qui se sont affrontés (le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) et La Majorité Présidentielle (LMP)), de nombreux journalistes se sont comportés comme les porte-flingues des acteurs politiques (chefs de partis politiques ou personnes gravitant autour d’eux).
Le parti pris a mis sous l’éteignoir le code de déontologie et l’éthique et a alimenté la sève de la haine qui s’est diffusée dans le corps social à travers les écrits. Les journaux achetés ont fonctionné comme des munitions qui ont nourri et entretenu les rancunes et les rancœurs. Les leaders ont subi les chaudes charges des plumes envenimées : injures, diffamations, exhibitions dans des postures humiliantes, intoxication, manipulation, dissimulation sont les maîtres mots qui ont animés les rédactions et chauffés les esprits à blanc. Ces hommes de presse ont construit la violence préparée, mère de la violence spontanée. Le résultat est là. Cruel. Pour les perdants. En effet, happés par l’infernal tourbillon des démons de la guerre, les journalistes envoutés se sont crus différents des autres, d’eux, de ceux qui respirent, des hommes, des humains faits d’eau, de chair et de sang. Tout simplement vulnérables. Contrairement à eux qui étaient revêtus d’une sorte d’immunité à la fois spirituelle et humaine. Certainement qu’ils ont pensé qu’ils seraient épargnés par les balles assassines et les coups de soldats transformés en machines à tuer pour le contrôle de la capitale. La seule règle pour eux était « Kill or be killed ». Les journalistes ont de ce fait subi eux aussi les effets pervers de la violence généralisée qu’ils ont eux-mêmes contribué à construire et à entretenir. Le matériel de travail de même que les travailleurs sont indifféremment sinistrés. Mais la facture est plus salée à Notre Voie, proche de Laurent Gbagbo.
Les journalistes dits « neutres » ou faisant l’effort d’être impartiaux et équilibrés dans le traitement de l’information ont fait leur travail. Mais le niveau de violence était tel qu’il empêchait toute lecture saine et sereine des évènements. La paix revenue, la presse doit penser la crise pour se situer non seulement dans le processus de réconciliation post-conflit mais surtout pour repenser sa place et son rôle dans la démocratie en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas le lieu de refaire l’histoire de la presse écrite. Mais, il est à souhaiter que la presse fasse un profond travail d’introspection. Dans cette période sensible et volatile comme celle que nous traversons actuellement, le retour aux valeurs cardinales du professionnalisme est un impératif. Et dans ce jeu, les autorités qui sont entourées d’une « armée » de spécialistes de la communication devraient, pour la paix et la réconciliation, tout mettre en œuvre pour qu’une presse équilibrée et juste voit le jour. Et cela passe par la restitution des locaux de Notre Voie et de la réhabilitation de ceux des autres journaux bleus. La traque des journalistes doit cesser autant que les menaces d’attentat à leur vie. La Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuel (HACA), née des cendres du CNP, a un rôle primordial à jouer dans ce sens. Il s’agit, pour le RHDP, de savoir conserver son équilibre et éviter de sombrer dans les travers qu’il a lui-même dénoncé et combattu farouchement. La liberté de la presse écrite est un important indicateur de fonctionnement de la démocratie dans un Etat. Il est d’autant plus vital que nous nous situons dans une nation qui sort d’une guerre où toutes les bornes rouges des interdits ont été arrachées.

Côte d’Ivoire : nomination de la première chancelière de l’Ordre national


Depuis la chute de Laurent Gbagbo, la construction de la 3ème République s’effectue avec des changements notables en faveur des femmes. Le Président Alassane Ouattara vient de signer un Décret portant nomination de Dagri Diabaté au poste de Grande Chancelière de l’Ordre National.

Dagri Diabaté, Grande Chancelière de l’Ordre national

Le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire a abordé un nouveau versant. Le Président Laurent Gbagbo est débarqué et arrêté. Avec lui s’écroule tout le système de son régime. C’est avec grandes pompes que Alassane Ouattara s’est installé. Depuis, il poursuit la construction des nouvelles institutions ivoiriennes.
Ainsi, le vendredi 13 mai 2011, le Président Ouattara à procédé à la signature d’actes réglementaires et individuels. Au titre de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, Madame Henriette Dagri-Diabaté a été nommé Grande chancelière de l’Ordre national.
Madame Dagri devient ainsi la première femme Grande Chancelière de Côte d’Ivoire. Cette femme n’est pas inconnue de l’opinion nationale. Elle fait partie de l’élite intellectuelle féminine ivoirienne. Elle est Professeure Titulaire d’Histoire et a occupé de grandes responsabilités dans l’administration ivoirienne. A ce titre, elle est l’auteure de nombreuses productions scientifiques. Les plus connues sont Le Mémorial sur la Côte d’Ivoire, paru en plusieurs Tomes avec d’autres co-auteurs. La marche des femmes sur Grand-Bassam aux Nouvelles Editions Africaines (NEA) en 1975 est l’un des ses ouvrages majeurs. Madame Dagri vient rejoindre de par cette nomination, une autre femme promue par Ouattara, la Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, assurant l’intérim de l’enseignement supérieur, Kandia Camara.

Le sens d’une nomination

La nomination de Madame Dagri au poste de Grande Chancelière de l’Ordre national, représente une avancée dans la promotion du genre en Côte d’Ivoire. La nomination s’inscrit dans le cadre de la réalisation de l’objectif 3 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à la promotion des sexes et à l’autonomisation des femmes. Elle se loge plus précisément dans le canevas de l’indicateur 12 de cet objectif qui a trait à la proportion des sièges occupés par les femmes dans les instances de décision. La proportion des femmes dans les instances de décision en Côte d’Ivoire se décline de la manière suivante :
Au niveau des élections présidentielles de 2010
1 femme candidate aux élections présidentielles de 2010 soit 7,14% des candidats.

Au niveau de l’Ordre national de la République
1 femme, Grande Chancelière de l’Ordre national

Au niveau du Gouvernement
En 2010, les femmes ont représenté 7,5% des membres du gouvernement.

Au niveau du parlement
Après les élections de 2000, on a 19 femmes Députés sur 223 soit 08,50%.
1 femme, vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Au niveau des collectivités locales
Depuis 2000, au niveau des communes on a 9 femmes Maires sur 197 soit 4,6%.
Depuis 2000, au niveau des collectivités locales, on a 1 femme Présidente de Conseil Général sur 58 soit 01,72%.

Au niveau des partis politiques
On a 4 femmes chefs de partis sur plus de 60 qui sont fonctionnels.

La répartition des femmes au sein des partis les plus importants :
PDCI : 41 femmes sur 414 membres du bureau politique, soit 9,90%.
FPI : 15 femmes dans le secrétariat général et 9 dans le comité de contrôle sur 31 membres, soit 29,03%.
RDR : 3 femmes secrétaires nationales sur 20 membres soit 15% ; 2 femmes sur 10 au secrétariat général soit 20% ; 5 femmes sur 19 présidents de commissions techniques soit 26,31% statistiques depuis la convention nationale du 04 octobre 2008.
PIT : 1 femme sur 11 membres du secrétariat national, soit 9,09% et 3 femmes sur 45 siègent au comité central, soit 6,66%.

Au niveau de la chefferie traditionnelle
On a 1 femme chef de village sur 159 soit 01,69%.

D’autre part, la nomination de Madame épouse également l’esprit de Beijing et du Protocole de l’Union Africaine (UA) sur les droits des femmes en Afrique. Afin d’encourager et de renforcer la représentation des femmes dans les structures politiques, il convient de noter la Déclaration Solennelle de la Côte d’Ivoire sur l’Egalité des chances, l’Equité et le Genre signée par le Président Gbagbo Laurent de la République le 21 février 2007. Des points focaux ont été mis en place dans les services d’administration publique et privée. Même si le taux de 30% indiqué que les femmes doivent avoir dans les centres de discussions n’est pas encore atteint, il n’en demeure pas moins que de nombreux efforts sont faits pour améliorer leur représentativité. Il reste à souhaiter que les nouvelles autorités ivoiriennes prendront toutes leurs dispositions pour regarder avec plus de minutie les préoccupations spécifiques des femmes qui se sont accrues avec les violences qui ont cours en Côte d’Ivoire depuis l’éclatement des violences post-électorales de 2010.

dimanche 15 mai 2011

Scandale sexuel : DSK sur la branlette ?


Un de plus on peut le dire. Le DG du FMI, Dominik Strauss-Khan est mêlé a un scandale sexuel qui fait des vagues dans le milieu politique. On peut être tenté de dire. Encore lui ? Piège politique ou coup médiatique ?

Un homme presque blanc comme neige

DSK est accusé par une employée de l'hôtel SOFITEL de tentative de viol. En effet, "La jeune femme a raconté s'être débattue, mais Dominique Strauss-Kahn l'aurait alors entraînée vers la salle de bains et aurait tenté de l'agresser sexuellement. Il aurait également tenté d'empêcher sa fuite en fermant la porte de la chambre à clé". L'employée a portée plainte auprès de la police qui, sur le champ a été inculpé pour tentative de viol et séquestration. Cette affaire tombe mal dans la mesure où, le champion des socialistes français avait déjà été éclaboussé par un autre scandale où on lui reprochait d'entretenir des relations intimes avec une employée du FMI. Ce précédent n'est pas fait pour l'aider à se disculper.

Coup médiatique ou piège politique

Le scandale sexuel auquel l'homme fort du FMI est impliqué intervient au plus mauvais moment de sa carrière. Il sort à peine d'une polémique dans laquelle on lui reprochait son goût du luxe en pavanant dans des voitures de luxe. La classe politique française réagit et les médias s'emballent. Au point où on se demande si cette affaire n'a pas été montée de toute pièce pour donner un coup de pouce à DSK qui affronte un redoutable adversaire, Sarkozy.
D'un autre côté, on de dit "a qui profite le crime ?". Qui a intérêt à ruiner la carrière politique de DSK ? En tout cas ses adversaires politiques ont sauté sur l'occasion pour l'assommer. Marine Le Pen martèle que c'est un "coup d'arrêt définitif à sa carrière". En revanche, ses amis socialistes invitent à la prudence et à la réserve.
Cette affaire doit être prise au sérieux par DSK. Il serait judicieux pour le banquier d'apporter des arguments solides pour se sortir de cette intrigue qui risque de briser sa carrière politique. Très peu d'hommes politiques sont sortis "indemnes' de ce genre de situation. La présomption d'innocence devrait amener les uns et les autres à ne pas jeter l'anathème sur cet homme. La justice doit faire son travail et, seulement, en ce moment, chacun pourra tirer les conséquences du scandale.

samedi 7 mai 2011

The Expendables : sens et contresens sur la mort d’Ousasama Bin Laden


Toute l'humanité est braquée vers l'événement qui, sans nulle doute, a pris des allures planétaires. Oussama Ben Laden est mort, l'ennemi mondial Numéro un a été supprimé. La joie exprimée par les uns et les autres ne masquent pas les circonstances troubles qui ont entouré son élimination.


La mort de Bin Laden

Le Président Hussein Barack Obama a annoncé solennellement la mort de celui qui, pendant 10 ans a troublé le cauchemar des Américains. Il a été abattu au cours d'une opération menée de mains de maîtres par un commando des Navy Seals. Des scènes de liesse ont tout de suite animés les rues de presque toutes les rues de ce pays. Les messages de félicitations fusent de toutes part. "La mort de Ben Laden est un tournant dans la lutte contre le terrorisme" estime le secrétaire général de l'ONU quant le conseil de sécurité "se félicite de la mort de Ben Laden".

La statue de la liberté a les pieds dans l'eau

Les circonstances de La mort de Ben Laden laissent l'observateur averti perplexe. Les forces américaines expliquent qu'elles étaient "prêtes" à capturer Ben Laden vivant. Mais devant la farouche résistance qu'il aurait opposée, il le seul choix qui s'offrait aux soldats était l'élimination physique. Les Etats-Unis qui se disent grands défenseurs des libertés ont privilégié la méthode radicale, la stratégie de la solution totale clausewitzienne. La cible était trop encombrante. On n'en a pas encore fini avec la trop encombrante prison de Guantanamo et le statut difficilement définissable de ses locataires. Pour y arriver les soldats de choc n'ont pas à hésiter à abattre des enfants et une femme. Ils auraient été utilisés comme boucliers humains par le terroriste.
On a privé de ses libertés les plus fondamentales cet homme en l'abattant presque volontairement. En dépit des torts posés, des "crimes contre l'humanité", le DIH lui donne le droit de bénéficier d'une procédure juridique au bout de laquelle, si l'accusation de meurtres était avéré, il serait condamné, à la lumière du droit.
De plus, la Realpolitik a prévalu sur la spécificité des autres cibles. Les enfants et la femme, considérés comme simples victimes collatérales. Cette situation est d'autant plus préoccupante que la plupart des organisations des droits de l'Homme observent un silence assourdissant devant cet état de fait. Cela rappelle étrangement l'assassinat passé sous silence des petits fils de Khadaffi qui ont trouvé la mort sous les feux des pilonnages des avions de guerre de l'OTAN. Là aussi aucune ne référence, aucune dénonciation. La cause ou plutôt la guerre est juste. Qu'importe le prix à payer.
La mort de Ben Laden revêt un caractère symbolique qui explique en partie la peur de représailles dans les grandes chancelleries occidentales. Le corps de Ben Laden a été immergé au lieu d'être enterré. La mise en terre signifie la fixation du corps dans un lieu bien déterminé. Ce rite comporte des risques qu'il faut éviter. Les américains ne veulent pas courir le risque de voir le tombeau de Ben Laden se transformé en lieu de pèlerinages mondial des terroristes. Pour d’éventuelles messes noires. Mais selon un responsable de l'armée l'immersion a été précédée d'un rituel qui a respecté les pratiques musulmanes en matière de gestion des dépouilles mortelles.
Mais le résultat est le même. Les eaux doivent engloutir Ben Laden et les vagues de lamer effaceront les traces ensanglantées de ses œuvres. En revanche, il va à l'encontre de deux principes politico-juridiques élémentaires. Dans un premier temps il prive la famille de Ben Laden de disposer du corps de son fils, père et grand père. La famille ne jouira pas du droit de lui accordé des funérailles respectueuses de sa personne. La famille ne verra ni le corps encore moins le lieu où il a été enseveli. Il a disparu comme un vulgaire nageur qui se noie dans les eaux de la mer. De plus, cet acte prose préjudice à la communauté religieuse à laquelle il appartenait : la communauté musulmane. Encore une fois, l'Amérique a fait preuve de son arrogance légendaire. L'histoire se répète avec elle.
On se souvient en effet de Saddam Hussein. Il a été pendu le jour de la grande fête des musulmans.

lundi 25 avril 2011

Destruction des monuments érigés par le régime de Laurent Gbagbo ou la persistance de la religion dans la dynamique conflictuelle en Côte d'Ivoire.


Depuis la chute du régime de Laurent Gbagbo, les destructions des monuments qu'il a érigé se succèdent. Derrière ce vaste programme de démolition se profile l'ombre informe mais omniprésent de la religion.

La bible, le coran, le cauris et le fusil dans la guerre en Côte d'Ivoire


La guerre éclatée en Côte d'Ivoire le 19 septembre 2002 a fait couler beaucoup d'encre et de sang. Au nombre des raisons avancées pour l'expliquer se situe la religion. En effet, derrière le voile des logiques identitaires et économiques qui animent les forums des intellectuels et des populations se cache la religion. Même si, pour apaiser les esprits elle n'a pas fait l'objet d'une attention approfondie, elle demeure l'un des facteurs catalyseurs de la crise. Et la crise post-électorale survenue après les élections présidentielles de novembre 2010 en est une parfaite illustration. Plusieurs églises et mosquées ont été détruit, des leaders religieux ont été également battus ou abattus. Les partisans de La Majorité Présidentielle (LMP) et ceux du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et Paix (RHDP) se sont opposés à cause de la religion.
Dans le camp de LMP, ont accusent les adversaires d'être des adeptes de la sorcellerie, des impies qui se livrent "à des meurtres rituels" pour boire le sang susceptible de renforcer le pouvoir. Pis, ont a accusé les membres de RHDP, assimilés aux musulmans, de dissimuler des armes (armes à feu et armes blanches) et d'inciter les fidèles à la haine contre Gbagbo. Le bloc RHDP regarde LMP avec circonspection. Et pour cause. C'est une association d'hypocrites qui, sous le vernis fallacieux et spécieux de l'amour en christ, se livrent à des pratiques de fétichisme et la débauche sexuelle. Ce sont des jouisseurs qui écument les églises à la recherche de la richesse. Bref, des "adeptes du vaudou". Les effets de ces antagonismes ont été immédiatement ressentis dès l'épilogue de la bataille d'Abidjan.

La déconstruction pour briser l'envoutement

Le 11 avril 2011, Gbagbo Laurent est renversé. La plupart des monuments construits sous son règne le suivent dans sa chute. Le nouvel homme fort d'Abidjan, le "brave tchè" tel John Wayne opposé au méchant Billy the Kid alias Laurent Gbagbo, continue de tirer sur le bad Billy pour l'achever. La consigne est clair et sans équivoque, "Tous seront détruits" comme l'a signifier Soro Kigbafori Guillaume, le Premier Ministre et Ministre de la défense.
Dans cette logique de destruction, nous avons assisté ce dimanche matin pascal du 25 avril 2011, sous une pluie battante, à la "mise à mort" de Saint-Jean. Le monument du carrefour Saint Jean a été détruit et le "corps" du saint a été démembré. Son corps "git" dans la broussaille sur la voie qui mène à l'hôtel Ivoire où se dresse fièrement la statue de Latrille, l'un de rares survivants de la crise, quant, de l'autre côté de la route, tout juste près des gravas se trouve sa tête qui, tourné du côté du marché semble dire aux passants et à ses "bourreaux", "Seigneur pardonne leur ce qu'ils font". Apeurés ou tristes les fidèles qui sortaient de la messe ce dimanche ont sans doute priés intérieurement pour la seconde mort de l'apôtre Jean. Dans la foule massée autour certains ont assisté hébétés, heureux ou curieux.
Pour immortaliser l'évènement ceux qui avaient des téléphones portables ont, avec ces appareils, fait des photos ou filmé la cérémonie. De Saint-Jean, il ne reste qu'un tas de sel ou plus précisément de pierres comme pour "punir" les curieux qui, au mépris du commandement du Seigneur se sont retournés pour regarder "Sodome et Gomorrhe", villes détruites par le déluge de feu et de souffre du Seigneur. Pauvres descendants de la femme de Lot, qui a osé retourner, par son regard, aux vices, milles péchés du vieil homme mort de Saint Paul.
Pour le nouveau régime la destruction s'inscrit dans la logique de "désinfection" de la ville d'Abidjan. Selon ses représentants, il s'agit de briser les liens sataniques scellés avec les sacrifices humains. Selon ces derniers, le régime de Laurent Gbagbo aurait enterré des corps humains sous ses monuments pour assurer un meilleur contrôle de la ville. Les échecs répétés essuyés par les Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) pour pendre la ville d'Abidjan sont liés au pouvoir de ces sacrifices. Pour briser l'envoûtement il faut donc casser ces monuments. Or, nous n'avons vu aucun ossement humain sous Saint Jean. Comme pour clamer son innocence sous le sceau du commandement qui prescrit que "tu ne tueras point".

La tête de Jean-Baptiste, offrande du régime Ouattara ?

Dans les Saintes écritures, pour plaire à la fille d'Hérodias, le roi Hérode lui offrit, "sur un plat" la tête de Jean-Baptiste. Ce passage biblique a une saisissante correspondance avec le déroulement des évènements en Côte d'Ivoire. L'histoire raconte que Hérodias pour satisfaire sa dulcinée, "Il envoya sur-le-champ un garde, avec ordre d'apporter la tête de Jean-Baptiste" (Marc6:27). En Côte d'Ivoire la destruction des monuments intervient également "sur-le-champ", sur le tas des restes encore fumants du régime de Gbagobo. Mais il fallait y aller vite "à cause de ses serments et des convives" que sont les populations et, au-delà les militants et sympathisants du RHDP.
On peut lire plusieurs logiques dans ce projet de démolition de monuments. La plus importante est la persistance de l'idée de Dieu, de la religion dans le champ politique ivoirien. Cette idée a survécu et continue de survivre aux différents régimes politiques. Les premiers acteurs de la construction de la 3ème République n'échappent pas à cette constante. Malgré eux, les acteurs politiques sont tous happés par l'irrésistible appel des sirènes de la religion en revêtant plusieurs formes. Sous Houphouet Boigny on a parlé des pratiques fétichistes de certains opposants ou collaborateurs qui ont utilisé les fétiches pour nuire au Président. On se souvient de cet épisode plus connu sous le nom des "complots d'Houphouet Boigny". Plus récemment le Général-Président Guéï Robert a exhibé les appartements luxueux de l'ex-Président Bédié comme un "fétiche". Et les pratiques mystiques (invulnérabilité aux balles et aux armes blanches, aptitudes à disparaître et apparaitre, etc.) des "Soldats de la Lumière" de Soro Guillaume, plus connus sous le nom de "Dozos" continuent de faire des vagues.
Cette propension à accuser son adversaire d'adepte de fétichisme vise un objectif majeur. Le disqualifier aux yeux de l'opinion pour le détruire politiquement. Et parfois physiquement. Cela traduit la cohabitation entre le politique et le religieux dans l'exercice du pouvoir en Afrique. Depuis l'Afrique précoloniale, le souverain s'est toujours entouré de son armée de "sorciers" et de "devins". Aujourd'hui encore les hommes politiques au Sénégal sont accompagnés de leurs marabouts. La religion apparaît sous les traits du marabout, du féticheur, de l'Imam ou du Pasteur. Cette idée de Dieu est omniprésente. Ici, cette représentation ou cette croyance vient "compléter" ou "renforcer" le déficit ou la faiblesse des capacités du souverain. La zone d'incertitude est vite comblée voire renforcée par une puissance jugée supérieure à celle qu'il possède déjà. Dans un environnement jugé trop dangereux, il est bon et rationnel de se protéger en se confiant en un Dieu. La destruction des monuments se loge dans l'idée que, pour affaiblir l'ancien régime et renforcer le tien, il faut se débarrasser de ces "fétiches" de pierre. On détruit donc pour se confier en une autre divinité qui, pour l'heure n'a pas de visage. Toutefois en lisant attentivement les communiqués officiels produits par les nouvelles autorités et les journaux qui leurs sont proches, on est frappé par la surabondance des mots qui font référence à un langage qui invite à une messe de purification ou une vaste cérémonie d'exorcisme ou encore à une séance de prières et de délivrance. Ainsi on y retrouve les mots "désinfecter', "désinfection", "nettoyer", "chasse aux sorcières", "exhortation", "meurtrissures", "délivrance", "pardon", "Dieu bénisse la Côte d'Ivoire", etc.
Les pratiques militaires s'inscrivent aussi dans cette trajectoire. Elles fonctionnent comme un témoignage. Dans les Saintes écritures, Jésus a dit a l'aveugle Bartimée d'aller partout pour rendre témoignage de sa rencontre avec Jésus et pour montrer sa guérison, symbole de sa gratitude envers Dieu. Jésus avait dit a ses disciples, "aller partout dans le monde" et faites des disciples. Ce commandement de rendre témoignage de sa "conversion" transparaît aussi dans les pratiques du nouveau régime. En témoigne les photos diffusées sur Internet où l'on peut voir l'ex-Première Dame, Simonne Gbagbo, entourée par six (6) membres des FRCI fièrement exhibée comme un trophée de guerre. Ou encore celle de l'arrestation du premier responsable de la Garde Républicaine (GR), Dogbo Blé, qui pose avec des éléments FRCI en joie. Le Premier Ministre, dans son dernier communiqué a affirmé au sujet des monuments "Certains le seront spécialement en présence des organisations non gouvernementales nationales et internationales, d’organisations des droits de l’Homme et de médecins légistes ». L'exhibition ou la destruction des monuments devant tout le monde relève d'une stratégie d'insertion et d'occupation de l'espace public. Par l'action militaire (les FRCI) ou civilo-politique (les membres du Gouvernement et le Président), le nouveau régime s'installe dans l'espace public et l'occupe par la destruction les produits qui font référence à l'ancienne équipe dirigeante. C'est une forme de réécriture de soi par transgression des commandements d'une autre entité religieuse. Faire une offrande à un autre Dieu en détruisant le Dieu-adversaire. Les monuments érigés par Laurent Gbagbo sont le veau d'or de son régime que, tel Moïse, Alassane Ouattara vient détruire pour réconcilier le peuple ivoirien avec son Dieu.

mardi 19 avril 2011

La Sorbonne du Plateau survivra-t-elle à la bataille d'Abidjan?


avril 2011, la bataille d'Abidjan qui opposait depuis la proclamation des résultats du second tour des élections présidentielles en Côte d'Ivoire a connu son dénouement. Laurent Gbagbo a été débarqué du pouvoir. Au lendemain de son éviction, on se demande si la Sorbonne du Plateau survivra à son départ.

La bataille d'Abidjan ou le combat à mort des frères ennemis

Dans la nuit du jeudi 31 mars au vendredi 1er avril, de violents combats opposent les Forces de Défense et de Sécurité de Côte d'Ivoire (FDS) aux Forces Républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI). Les derniers sont appuyés par les forces impartiales.
A près l'échec de cette attaque au cours de laquelle les FDS sont attaqués sur plusieurs fronts, les FRCI tentent plusieurs assauts en vain. Plusieurs assauts sont lancés mais connaissent le même sort. Du dimanche 10 au lundi 11 avril la résidence présidentielle subit un déluge de feu sous les bombardements d'hélicoptères de combat français et de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI). Laurent Gbagbo capitule et proclame la fin des hostilités. Les officiers de l'armée font allégénace à Alassane Ouattara nouveau Président de la République de Côte d'Ivoire.

La Sorbonne sous les feux de la crise

Au cours de la pacification d'Abidjan, une visite sur le site de la Sorbonne, le lundi 18 avril appelle certaines observations. Les magasins sont largement éventrés. Toutefois la plupart d'entre eux ont été épargnés. Le site est verrouillé par de nombreux combattants FRCI qui en assurent la garde. Pour enlevés leurs articles, les commerçants s'orientent vers les soldats qui, à l'occasion un cahier d'inscription. Après enlèvement des articles ils se rendent au commissariat du 1er arrondissement pour obtenir un laissez-passer.
Dans la cohorte de personnes rencontrées, aucun orateurs de la Sorbonne. Les Sorbonnards ont fuient l'espace par mesure de sécurité. Le 18 avril 2011, jour de la reprise du travail, on a plutôt rencontré des agents de la police municipale qui ne cachaient pas leur joie. Ils sont maintenant les nouveaux maîtres de la Sorbonne. Ils ne le cachent pas à l'image de Kamso, "C'est nous on gère ici maintenant. On nous a frappé ici jusqu'en mais aujourd'hui c'est nous les chefs". Yvers, un autre agent enchaîne "On va casser tout çà là pour bien travailler. Les vagabonds là vont aller se chercher ailleurs". Notons qu'à plusieurs reprises, ces agents ont été tabassés par les Sorbonnards. Dans sa chute Gbagbo Laurent, leur protecteur, les a entraîné dans le désespoir. Son éviction a ruiné leur positionnement sociale et politique.
Au milieu des ruines, les passant, commerçants et soldats FRCI piétinent les documents et certains s'asseyent sur les estrades réservés aux débats et autres échanges. La réhabilitation du site et son affectation pour un usage non patriotique met en péril les activités de la Sorbonne. Où iront s'alimenter les nombreux fonctionnaires, élèves et autres visiteurs de ce site ? Que feront les sorbonnards et les "professeurs" ?
On peut de façon empirique prédire des lendemains difficiles pour la Sorbonne. Elle ne vaut que par la possession du site où elle exerce ses activités. Dès lors, la perte de ce site marque un blocage sinon une rupture dans son fonctionnement. Même une délocalisation des activités sur un autre site ne pourra pas remplacé les avantages comparatifs tirés dans l'ancien site.
Mais au-delà de la perte de cet espace physique, on peut s'attendre à des changements profonds au niveau des espaces de discussions de rues notamment, les "agoras" et "parlements". Ces espaces seront confrontés à la dure réalité de la posture de l'opposant. Soit ils disparaitront, soit ils fonctionneront à la lisière de l'espace politique qui, sans nul doute leur sera réduit. Ou, ils s'aligneront au respect des consignes de fonctionnement édictées par le régime Ouattara. On peut s'attendre à ce que la cohabitation des "agoras" et "parlements" avec le pouvoir de Ouattara soit difficile.

samedi 22 janvier 2011

L'ambassadeur Français en Côte d'Ivoire perd son accréditation

Le gouvernement de Laurent Gbagbo, l`un des deux présidents ivoirien proclamés, a "mis fin à l`accréditation" samedi de l`ambassadeur de France en Côte d`Ivoire, a annoncé à l`AFP le porte-parole du gouvernement Gbagbo.

"On a mis fin a l`accréditation de l`ambassadeur de France en Côte
d`Ivoire. Il est maintenant considéré comme un sans-emploi, un citoyen
français, ordinaire, qui n`est plus pour nous un interlocuteur", a expliqué à
l`AFP Ahoua Don Mello, précisant que la décision a été prise samedi.

"Nous avons reçu une note verbale du ministère (français) des Affaires
étrangères signalant qu`ils avaient accrédité Ali Coulibaly comme ambassadeur
de Côte d`Ivoire en France", a-t-il ajouté, en référence à l`ambassadeur nommé
par Alassane Ouattara, qui a été reconnu président légitime par la communauté
internationale.

Le gouvernement Gbagbo avait déjà renvoyé début janvier de Côte d`Ivoire
les ambassadeurs britannique et canadiens, une décision contestée tant par
Londres qu`Ottawa.

Source : www.abidjan.net