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samedi 28 mai 2011

Pluralité de la presse écrite en Côte d’Ivoire : le retour de Notre Voie, pro-Gbagbo


Ce lundi 23 mai 2011, le journal, proche de l’ancien Président, Laurent Gbagbo est réapparu dans les kiosques. Il signe le retour de l’opposition dans le champ politique ivoirien.

Notre Voie : requiem pour un journal

Après 53 jours, le journal phare du FPI est à nouveau dans les kiosques à journaux. Dans l’éditorial de sa parution du lundi 23 mai 2011, il fait l’état des lieux des dégâts : « Bon nombre de travailleurs ont vu leurs domiciles pillés. Certains ont été profondément traumatisés et demeurent encore en exil, hors du pays. D’autres bien que vivant en Côte d’Ivoire et même à Abidjan, continuent de se terrer. Depuis le 12 avril, le siège de leur entreprise, fruit de leur sacrifice consenti pierre par pierre depuis 1998, est totalement pillé et vidé de tout le matériel de travail. Les deux rotatives de l’imprimerie de la société ont été incendiées. Même la carcasse de la machine à feuilles destinées aux travaux offset (fabrication de livres, affiches, prospectives, etc.) a été démontée et emportée. Quant au bâtiment lui-même, il est occupé, depuis le 11 avril, par les hommes armés pro-Ouattara qui en empêchent l’accès aux journalistes ». En clair, Notre Voie est un journal sinistré. Il fonctionne en ce moment dans la clandestinité avec un personnel restreint. Et sa ligne éditoriale n’a pas changée. César Etou, le rédacteur en chef par intérim, César Etou le dit « Nous défendrons les plus faibles et les plus exposés. (…) Nous rejetterons les appels à brûler ce qui reste de ce pays défigurer. Nous dénoncerons les exactions qui rendent hypocrites les appels des nouvelles autorités à la réconciliation. (…) Notre Voie encouragera tout appel au « rassemblement » qui vise, avec sincérité, la phase civilisée de la crise ivoirienne. C’st-à-dire la réconciliation et la réinstauration de la démocratie ».
La parution du quotidien du FPI est le fruit de plusieurs efforts conjugués. En constant l’absence du journal dans les kiosques à journaux au lendemain de la crise post-électorale de mars-avril 2011, plusieurs organisations de défenses des droits de la presse et de l’homme sont montés au créneau. L’Union Nationale des Journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), le Groupement des Editeurs de Presse de Côte d’Ivoire (GEPCI), l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF-Côte d’Ivoire), le Syndicat National de la Presse Privée de Côte d’Ivoire (SYNAPPCI), le Conseil National de la Presse (CNP), le Fonds de Soutien et Développement de la Presse (FSDP), la section Afrique de Reporter Sans Frontières (RSF), le Comité pour la protection des journalistes (CPJ) et l’Organisation des journalistes de l’Afrique der l’Ouest sont des organisations qui ont œuvées pour que Notre Voie survive à la crise.

Ecrire autrement les pages de l’histoire de la presse écrite ivoirienne

Le journal Notre Voie a été littéralement « déchiré » et les lambeaux, emportés par ces bourreaux. La mésaventure du journal « bleu » laisse transparaître plusieurs réflexions. La distribution radicale des journaux en deux blocs diamétralement opposés a fait le lit d’une violence qui a creusé la tombe de la presse ivoirienne. De part et d’autre des deux camps qui se sont affrontés (le Rassemblement des Houphouetistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) et La Majorité Présidentielle (LMP)), de nombreux journalistes se sont comportés comme les porte-flingues des acteurs politiques (chefs de partis politiques ou personnes gravitant autour d’eux).
Le parti pris a mis sous l’éteignoir le code de déontologie et l’éthique et a alimenté la sève de la haine qui s’est diffusée dans le corps social à travers les écrits. Les journaux achetés ont fonctionné comme des munitions qui ont nourri et entretenu les rancunes et les rancœurs. Les leaders ont subi les chaudes charges des plumes envenimées : injures, diffamations, exhibitions dans des postures humiliantes, intoxication, manipulation, dissimulation sont les maîtres mots qui ont animés les rédactions et chauffés les esprits à blanc. Ces hommes de presse ont construit la violence préparée, mère de la violence spontanée. Le résultat est là. Cruel. Pour les perdants. En effet, happés par l’infernal tourbillon des démons de la guerre, les journalistes envoutés se sont crus différents des autres, d’eux, de ceux qui respirent, des hommes, des humains faits d’eau, de chair et de sang. Tout simplement vulnérables. Contrairement à eux qui étaient revêtus d’une sorte d’immunité à la fois spirituelle et humaine. Certainement qu’ils ont pensé qu’ils seraient épargnés par les balles assassines et les coups de soldats transformés en machines à tuer pour le contrôle de la capitale. La seule règle pour eux était « Kill or be killed ». Les journalistes ont de ce fait subi eux aussi les effets pervers de la violence généralisée qu’ils ont eux-mêmes contribué à construire et à entretenir. Le matériel de travail de même que les travailleurs sont indifféremment sinistrés. Mais la facture est plus salée à Notre Voie, proche de Laurent Gbagbo.
Les journalistes dits « neutres » ou faisant l’effort d’être impartiaux et équilibrés dans le traitement de l’information ont fait leur travail. Mais le niveau de violence était tel qu’il empêchait toute lecture saine et sereine des évènements. La paix revenue, la presse doit penser la crise pour se situer non seulement dans le processus de réconciliation post-conflit mais surtout pour repenser sa place et son rôle dans la démocratie en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas le lieu de refaire l’histoire de la presse écrite. Mais, il est à souhaiter que la presse fasse un profond travail d’introspection. Dans cette période sensible et volatile comme celle que nous traversons actuellement, le retour aux valeurs cardinales du professionnalisme est un impératif. Et dans ce jeu, les autorités qui sont entourées d’une « armée » de spécialistes de la communication devraient, pour la paix et la réconciliation, tout mettre en œuvre pour qu’une presse équilibrée et juste voit le jour. Et cela passe par la restitution des locaux de Notre Voie et de la réhabilitation de ceux des autres journaux bleus. La traque des journalistes doit cesser autant que les menaces d’attentat à leur vie. La Haute Autorité de la Communication et de l’Audiovisuel (HACA), née des cendres du CNP, a un rôle primordial à jouer dans ce sens. Il s’agit, pour le RHDP, de savoir conserver son équilibre et éviter de sombrer dans les travers qu’il a lui-même dénoncé et combattu farouchement. La liberté de la presse écrite est un important indicateur de fonctionnement de la démocratie dans un Etat. Il est d’autant plus vital que nous nous situons dans une nation qui sort d’une guerre où toutes les bornes rouges des interdits ont été arrachées.

Côte d’Ivoire : nomination de la première chancelière de l’Ordre national


Depuis la chute de Laurent Gbagbo, la construction de la 3ème République s’effectue avec des changements notables en faveur des femmes. Le Président Alassane Ouattara vient de signer un Décret portant nomination de Dagri Diabaté au poste de Grande Chancelière de l’Ordre National.

Dagri Diabaté, Grande Chancelière de l’Ordre national

Le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire a abordé un nouveau versant. Le Président Laurent Gbagbo est débarqué et arrêté. Avec lui s’écroule tout le système de son régime. C’est avec grandes pompes que Alassane Ouattara s’est installé. Depuis, il poursuit la construction des nouvelles institutions ivoiriennes.
Ainsi, le vendredi 13 mai 2011, le Président Ouattara à procédé à la signature d’actes réglementaires et individuels. Au titre de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, Madame Henriette Dagri-Diabaté a été nommé Grande chancelière de l’Ordre national.
Madame Dagri devient ainsi la première femme Grande Chancelière de Côte d’Ivoire. Cette femme n’est pas inconnue de l’opinion nationale. Elle fait partie de l’élite intellectuelle féminine ivoirienne. Elle est Professeure Titulaire d’Histoire et a occupé de grandes responsabilités dans l’administration ivoirienne. A ce titre, elle est l’auteure de nombreuses productions scientifiques. Les plus connues sont Le Mémorial sur la Côte d’Ivoire, paru en plusieurs Tomes avec d’autres co-auteurs. La marche des femmes sur Grand-Bassam aux Nouvelles Editions Africaines (NEA) en 1975 est l’un des ses ouvrages majeurs. Madame Dagri vient rejoindre de par cette nomination, une autre femme promue par Ouattara, la Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, assurant l’intérim de l’enseignement supérieur, Kandia Camara.

Le sens d’une nomination

La nomination de Madame Dagri au poste de Grande Chancelière de l’Ordre national, représente une avancée dans la promotion du genre en Côte d’Ivoire. La nomination s’inscrit dans le cadre de la réalisation de l’objectif 3 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à la promotion des sexes et à l’autonomisation des femmes. Elle se loge plus précisément dans le canevas de l’indicateur 12 de cet objectif qui a trait à la proportion des sièges occupés par les femmes dans les instances de décision. La proportion des femmes dans les instances de décision en Côte d’Ivoire se décline de la manière suivante :
Au niveau des élections présidentielles de 2010
1 femme candidate aux élections présidentielles de 2010 soit 7,14% des candidats.

Au niveau de l’Ordre national de la République
1 femme, Grande Chancelière de l’Ordre national

Au niveau du Gouvernement
En 2010, les femmes ont représenté 7,5% des membres du gouvernement.

Au niveau du parlement
Après les élections de 2000, on a 19 femmes Députés sur 223 soit 08,50%.
1 femme, vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Au niveau des collectivités locales
Depuis 2000, au niveau des communes on a 9 femmes Maires sur 197 soit 4,6%.
Depuis 2000, au niveau des collectivités locales, on a 1 femme Présidente de Conseil Général sur 58 soit 01,72%.

Au niveau des partis politiques
On a 4 femmes chefs de partis sur plus de 60 qui sont fonctionnels.

La répartition des femmes au sein des partis les plus importants :
PDCI : 41 femmes sur 414 membres du bureau politique, soit 9,90%.
FPI : 15 femmes dans le secrétariat général et 9 dans le comité de contrôle sur 31 membres, soit 29,03%.
RDR : 3 femmes secrétaires nationales sur 20 membres soit 15% ; 2 femmes sur 10 au secrétariat général soit 20% ; 5 femmes sur 19 présidents de commissions techniques soit 26,31% statistiques depuis la convention nationale du 04 octobre 2008.
PIT : 1 femme sur 11 membres du secrétariat national, soit 9,09% et 3 femmes sur 45 siègent au comité central, soit 6,66%.

Au niveau de la chefferie traditionnelle
On a 1 femme chef de village sur 159 soit 01,69%.

D’autre part, la nomination de Madame épouse également l’esprit de Beijing et du Protocole de l’Union Africaine (UA) sur les droits des femmes en Afrique. Afin d’encourager et de renforcer la représentation des femmes dans les structures politiques, il convient de noter la Déclaration Solennelle de la Côte d’Ivoire sur l’Egalité des chances, l’Equité et le Genre signée par le Président Gbagbo Laurent de la République le 21 février 2007. Des points focaux ont été mis en place dans les services d’administration publique et privée. Même si le taux de 30% indiqué que les femmes doivent avoir dans les centres de discussions n’est pas encore atteint, il n’en demeure pas moins que de nombreux efforts sont faits pour améliorer leur représentativité. Il reste à souhaiter que les nouvelles autorités ivoiriennes prendront toutes leurs dispositions pour regarder avec plus de minutie les préoccupations spécifiques des femmes qui se sont accrues avec les violences qui ont cours en Côte d’Ivoire depuis l’éclatement des violences post-électorales de 2010.

dimanche 15 mai 2011

Scandale sexuel : DSK sur la branlette ?


Un de plus on peut le dire. Le DG du FMI, Dominik Strauss-Khan est mêlé a un scandale sexuel qui fait des vagues dans le milieu politique. On peut être tenté de dire. Encore lui ? Piège politique ou coup médiatique ?

Un homme presque blanc comme neige

DSK est accusé par une employée de l'hôtel SOFITEL de tentative de viol. En effet, "La jeune femme a raconté s'être débattue, mais Dominique Strauss-Kahn l'aurait alors entraînée vers la salle de bains et aurait tenté de l'agresser sexuellement. Il aurait également tenté d'empêcher sa fuite en fermant la porte de la chambre à clé". L'employée a portée plainte auprès de la police qui, sur le champ a été inculpé pour tentative de viol et séquestration. Cette affaire tombe mal dans la mesure où, le champion des socialistes français avait déjà été éclaboussé par un autre scandale où on lui reprochait d'entretenir des relations intimes avec une employée du FMI. Ce précédent n'est pas fait pour l'aider à se disculper.

Coup médiatique ou piège politique

Le scandale sexuel auquel l'homme fort du FMI est impliqué intervient au plus mauvais moment de sa carrière. Il sort à peine d'une polémique dans laquelle on lui reprochait son goût du luxe en pavanant dans des voitures de luxe. La classe politique française réagit et les médias s'emballent. Au point où on se demande si cette affaire n'a pas été montée de toute pièce pour donner un coup de pouce à DSK qui affronte un redoutable adversaire, Sarkozy.
D'un autre côté, on de dit "a qui profite le crime ?". Qui a intérêt à ruiner la carrière politique de DSK ? En tout cas ses adversaires politiques ont sauté sur l'occasion pour l'assommer. Marine Le Pen martèle que c'est un "coup d'arrêt définitif à sa carrière". En revanche, ses amis socialistes invitent à la prudence et à la réserve.
Cette affaire doit être prise au sérieux par DSK. Il serait judicieux pour le banquier d'apporter des arguments solides pour se sortir de cette intrigue qui risque de briser sa carrière politique. Très peu d'hommes politiques sont sortis "indemnes' de ce genre de situation. La présomption d'innocence devrait amener les uns et les autres à ne pas jeter l'anathème sur cet homme. La justice doit faire son travail et, seulement, en ce moment, chacun pourra tirer les conséquences du scandale.

samedi 7 mai 2011

The Expendables : sens et contresens sur la mort d’Ousasama Bin Laden


Toute l'humanité est braquée vers l'événement qui, sans nulle doute, a pris des allures planétaires. Oussama Ben Laden est mort, l'ennemi mondial Numéro un a été supprimé. La joie exprimée par les uns et les autres ne masquent pas les circonstances troubles qui ont entouré son élimination.


La mort de Bin Laden

Le Président Hussein Barack Obama a annoncé solennellement la mort de celui qui, pendant 10 ans a troublé le cauchemar des Américains. Il a été abattu au cours d'une opération menée de mains de maîtres par un commando des Navy Seals. Des scènes de liesse ont tout de suite animés les rues de presque toutes les rues de ce pays. Les messages de félicitations fusent de toutes part. "La mort de Ben Laden est un tournant dans la lutte contre le terrorisme" estime le secrétaire général de l'ONU quant le conseil de sécurité "se félicite de la mort de Ben Laden".

La statue de la liberté a les pieds dans l'eau

Les circonstances de La mort de Ben Laden laissent l'observateur averti perplexe. Les forces américaines expliquent qu'elles étaient "prêtes" à capturer Ben Laden vivant. Mais devant la farouche résistance qu'il aurait opposée, il le seul choix qui s'offrait aux soldats était l'élimination physique. Les Etats-Unis qui se disent grands défenseurs des libertés ont privilégié la méthode radicale, la stratégie de la solution totale clausewitzienne. La cible était trop encombrante. On n'en a pas encore fini avec la trop encombrante prison de Guantanamo et le statut difficilement définissable de ses locataires. Pour y arriver les soldats de choc n'ont pas à hésiter à abattre des enfants et une femme. Ils auraient été utilisés comme boucliers humains par le terroriste.
On a privé de ses libertés les plus fondamentales cet homme en l'abattant presque volontairement. En dépit des torts posés, des "crimes contre l'humanité", le DIH lui donne le droit de bénéficier d'une procédure juridique au bout de laquelle, si l'accusation de meurtres était avéré, il serait condamné, à la lumière du droit.
De plus, la Realpolitik a prévalu sur la spécificité des autres cibles. Les enfants et la femme, considérés comme simples victimes collatérales. Cette situation est d'autant plus préoccupante que la plupart des organisations des droits de l'Homme observent un silence assourdissant devant cet état de fait. Cela rappelle étrangement l'assassinat passé sous silence des petits fils de Khadaffi qui ont trouvé la mort sous les feux des pilonnages des avions de guerre de l'OTAN. Là aussi aucune ne référence, aucune dénonciation. La cause ou plutôt la guerre est juste. Qu'importe le prix à payer.
La mort de Ben Laden revêt un caractère symbolique qui explique en partie la peur de représailles dans les grandes chancelleries occidentales. Le corps de Ben Laden a été immergé au lieu d'être enterré. La mise en terre signifie la fixation du corps dans un lieu bien déterminé. Ce rite comporte des risques qu'il faut éviter. Les américains ne veulent pas courir le risque de voir le tombeau de Ben Laden se transformé en lieu de pèlerinages mondial des terroristes. Pour d’éventuelles messes noires. Mais selon un responsable de l'armée l'immersion a été précédée d'un rituel qui a respecté les pratiques musulmanes en matière de gestion des dépouilles mortelles.
Mais le résultat est le même. Les eaux doivent engloutir Ben Laden et les vagues de lamer effaceront les traces ensanglantées de ses œuvres. En revanche, il va à l'encontre de deux principes politico-juridiques élémentaires. Dans un premier temps il prive la famille de Ben Laden de disposer du corps de son fils, père et grand père. La famille ne jouira pas du droit de lui accordé des funérailles respectueuses de sa personne. La famille ne verra ni le corps encore moins le lieu où il a été enseveli. Il a disparu comme un vulgaire nageur qui se noie dans les eaux de la mer. De plus, cet acte prose préjudice à la communauté religieuse à laquelle il appartenait : la communauté musulmane. Encore une fois, l'Amérique a fait preuve de son arrogance légendaire. L'histoire se répète avec elle.
On se souvient en effet de Saddam Hussein. Il a été pendu le jour de la grande fête des musulmans.