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lundi 14 mars 2016

GRAND-BASSAM, « UNE SI LONGUE SOIRÉE » : LES LEÇONS D’UNE ATTAQUE TERRORISTE

Le dimanche 13 mars vers 12h45, un commando prend d’assaut 3 hôtels de la station balnéaire de Grand-Bassam à une quarantaine de kms à l’est d’Abidjan. Le bilan est lourd : 23 blessés et 18 décès dont 15 civils et 3 membres des forces spéciales. Au-delà des morts et des blessés, quelle leçon peut-on tirer de cette attaque.
Grand-Bassam comme ville martyr La vieille capitale ivoirienne, Grand-Bassam, a fait l’objet d’une violente attaque. Pendant de longues heures, des terroristes semé la terreur. Le gouvernement a décrété 3 jours de deuil national et élevé le niveau du dispositif de sécurité. Des ressortissants Ivoiriens, Français, allemand (la Directrice de l’Institut Goethe, Henrike Groß), Burkinabé, Camerounais, Maliens. La première leçon qu’il convient de tirer est sans nul doute les motivations du choix de la cible, de la Côte d’Ivoire et de Grand-Bassam. Les liens traditionnels qui lient la Côte d’Ivoire à la France font d’elle une cible. La France est l’un des pays phares qui lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest et ses alliés dont la Côte d’Ivoire devient, par ricochet, des cibles. Mieux, ce pays abrite la base de l’opération Barkhane lancée depuis le 1er août 2014 avec plusieurs soldats. La Côte d’Ivoire est elle-même engagée auprès des soldats au Mali pour combattre les terroristes. Aussi, la ville de Grand-Bassam est située loin d’Abidjan, plus surveillée. Elle offre des possibilités d’extraction avec, en prime, un plan marin, après une attaque contrairement à Abidjan où la mobilité peut être réduite. Aussi, la cité balnéaire a été sectionnée parce qu’elle offre plus de possibilités d'atteindre des occidentaux, cibles privilégiées dans ce genre d'action. Il faut dire que ces derniers sont plusieurs à fréquenter les plages bassamoises en fin de semaine pour se détendre. A côté d'eux se trouvent aussi une bonne partie de la classe moyenne et de nombreux jeunes qui se présentent comme d'idéales cibles molles. Enfin, le jour, 13 mars n'est pas anodin. Il coïncide avec l'apothéose d'une semaine chargée d'évènements socio-culturels et politiques comme le Marché des arts et du spectacle africain (MASA) et le dîner gala 2016 de la fondation Children of Africa de la première Dame de Côte d'Ivoire, Dominique Ouattara. Ces 2 évènements ont fonctionné comme le rendez-vous du gratin mondial de la politique, du sport, du cinéma, de la musique, etc. Le retentissement médiatique de l'attaque n'en est plus que mieux assuré.
Et après ? Engagée dans une guerre asymétrique à l’image des autres villes de la côte ouest africaine, la Côte d’Ivoire est devenue, depuis le dimanche 13 un pays qui est obligée de revisiter toute son armée. Une loi de programmation militaire doit s’inscrire dans une stratégie globale qui va au-delà de la Côte d’Ivoire. Elle doit être logée dans une vision plus large qui tient compte du contexte mondial. Pour ce faire, l’une des premières choses est de veiller à ce que la greffe opérée entre les anciens éléments de la rébellion ivoirienne et ceux des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), adhère pleinement et entièrement. Et que les frères ennemis d’armes regardent dans la même direction. La Côte d’Ivoire sort d’une longue crise qui a affecté profondément les capacités de son armée. D’autre part, la stratégie de communication de la radio Télévision Ivoirienne (RTI) en période de crise doit être révisée. En lieu et place de match de football et autres émissions ennuyeuses diffusées pour « tuer le temps » avant que la hiérarchie ne se prononce, une cellule de crise permanente et disponible doit être à même de réagir dans un délai très court en vue de réduire sinon briser la spirale de la rumeur. Elle sera opérationnelle avec un cahier de charge précis qui lui donne le mandat et les moyens nécessaire pour agir.