Le prix Nobel de la paix 2011 a été attribuée à trois femmes dont la Présidente du Liberia,Ellen Johnson Sirleaf et deux autres femmes : sa compatriote Leymah Gbowee et à la Yéménite Tawakkul Karman, pour leur lutte non violente en faveur de la sécurité des femmes. Grande première dans l'histoire du prestigieux prix Nobel apparu en 1901 : 3 femmes sont conjointement récompensées ce vendredi 7 octobre 2011. Quelles sont les trajectoires de ces vagabondes de la paix ?
Sirleaf, comme la sœur ThérésaElle est entrée dans l'histoire par son grand cœur en faveur des plus démunis. Ce cœur débonnaire s'est attelée depuis son accession au pouvoir en 2005 à reconstruire le Liberia, un pays défiguré par une longue décennie de guerre. Cette diplômée de Harvard a hérité d'un pays marqué et balafré par une violence inouïe. Mais dans la discrétion qui la distingue elle colmate les brèches et panse les plaies.
Avec fermeté et impartialité elle ramène à la maison, la horde de jeunes désœuvrés qui grossissent les rangs des affreux, ces mercenaires qui écument la sous-région en quête de guerres. Elle a réussi a aider les femmes à se frayer un chemin et une place dans un pays où 14 ans de conflit ont mis en lambeaux l'une des plus dynamiques économies de la sous-région.
Leymah Gbowee, la force du sexe faibleCette bonne dame est connue par son surnom "red" du fait de son teint clair. Mais elle est entrée dans l'histoire du Liberia et du monde lors de la guerre dans son pays. Devant le refus de mâles surexcités refusant de mettre fin à la guerre, elle a organisé en 2002 la "grève du sexe". Toutes religions confondues, elle a demandé aux femmes du Liberia de refuser de se donner à leurs hommes tant que les hostilités se poursuivent. Las d'essuyer les refus de leurs compagnes, les mâles en rut ont accepté, par le biais de Charles Taylor d'associer les femmes dans les négociations qui aboutirent à la fin de la deuxième guerre civile en 2003. Les hommes ont vu ''Red''.
Tawakkul Karman, brûler le voile pour éclairer la maisonnéeCette jeune journaliste yéménite de 32 ans est une habituée des marches protestataires. Elle est la première femme arabe à recevoir le prix Nobel de la paix. Elle est une figure de proue de la contestation soulevée contre le Président yéménite, Ali Abdallah Saleh.
Porte flambeau du vent révolutionnaire qui souffle depuis quelques temps dans le monde arabe, elle a mobilisé les femmes avec des SMS et des messages sur Internet.
Une trajectoire, un chemin : Ellen et les garçons L'année 2011 est l'année de la femme pour le prix Nobel. Elle ont "raflé la mise". Leur place a place a été reconnu et récompensé. Mais le rôle politique qu'elle joue focalise l'attention sur l'une d'entre les trois nobelisées : Ellen Johnson-Sirleaf. Elle reçoit le prix Nobel seulement à 4 jours des élections au Liberia. Celle que l'on nomme au Liberia "Iron LLady" (dame de fer) reçoit ce Nobel comme du pain béni. En pleine campagne électorale devant des concurrents de plus en plus entreprenants, il est certain qu'elle va chercher à capitaliser cette récompense, à la convertir en capital politique pour se positionner dans l'arène politique libérienne où les uns et les autres se perçoivent comme des loups.
Par ailleurs, la géopolitique sous-régionale est une bonne alliée. la Guinée du frère Condé, déjà échaudée par une transition politique difficile, est sans cesse réveillée par les coups de bottes des militaires qui ne digèrent pas encore leur éviction de l'arène politique. La Côte d'Ivoire sort de guerre et, comme une manne tombée du ciel pour Ellen, Le Chef d'Etat est en pleine campagne judiciaire pour "ramener à la maison", tels des filles et des fils prodigues, les Ivoiriens exilés qui sont dans les pays environnants. Même s'il conduit sa "pêche des âmes perdues" dans des pays comme le Ghana, il n'en demeure pas moins que l'axe Monrovia-Abidjan apparaît comme la tête de proue de son action de contrôle de circulation des affreux. Du coup, non seulement la bonne Ellen montre patte blanche à son voisin hanté par les ombres de putschistes endurcis, mais elle booste sa campagne en liftant davantage son image de Dame de cœur au grand cœur, drapée du péplum virginale de la paix même si, à un moment de l'histoire de son pays, elle a flirté avec le ténébreux Charly (Charles Taylor).
Ellen, la belle, est comme le frère Barack, ce jeune black de banlieue qui arrivé au pouvoir en 2009, a été également bombardé prix Nobel de la paix la même année
. Sans avoir travaillé. Le prix Nobel fonctionne, dans ce contexte électoral comme un soutien infaillible de la communauté internationale, où plutôt des maîtres de la haute finance mondiale, à la vielle Dame qui, a 72 ans, a encore les ressources de brigué un autre mandat. Rien a envier au "vieux" Wade qui est poussé vers la sortie pour ... âge avancé; trop vieux pour s'occuper de l'héritage du cousin Senghor qui vient tout juste d'organiser du 2 au 6 octobre 2011, le premier Forum de la langue française
.
Mais, l'argent n'a pas d'âge dirait-on. Les anciens travailleurs du grenier mondial (FMI et Banque mondial) sont parfaitement recyclés. Après les salons feutrés et parfumés de la banque, ils retrouvent, .... les salons feutrés et parfumés des palais. Rien ne se perd, tout se récupère. Ellen surfe sur un nuage au-dessus des garçons, Condé et Ouattara, qui s'empêtrent encore dans les oripeaux de vieilles intrigues de palais transfrontalières.
1 commentaire:
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