Depuis son accession au pouvoir, le régime du Président
Alassane Dramane Ouattara est confronté à la grogne d’une partie des combattants de son armée : les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (
FRCI).
Elle s’est allongée le mardi 9 juillet 2013. La liste macabre des ex-combattants qui depuis longtemps réclament leur réinsertion. Ce 9 juillet, un car en route pour la ville de Bouaké a été mitraillé par des inconnus armés. Cette attaque rappelle celles qui ont eu lieu récemment contre des populations et, aussi, contre le cortège du patron de l’
Autorité pour le Désarmement, la Démobilisation et la Réinsertion (ADDR). Les analystes s’accordent pour pointer du doigt les ex-combattants. Récemment, le Président Ouattara, lors de sa tournée au nord s’est adressé à eux en les encourageant à « laisser les kalachs à la maison ». Mais l’attaque du 9 juillet montre que le message n’est pas bien compris. Comme des soldats maudits, ils continuent d’écumer les routes qui relient les villes et les villages.
Les ex-combattants sont en passe de devenir pour la Côte d’Ivoire un véritable problème de société. Des hommes et des femmes rompus au maniement des armes végètent dans la nature sans un sou. Les efforts du gouvernement Ouattara ne suffisent pas à régler le problème de ces soldats. Et comme la nature a horreur du vide, ils occupent leur temps en se convertissant en bandits de grands chemins.
En plus des programmes initiés par le gouvernement et ses partenaires d’autres voies peuvent être explorées pour la réinsertion de ces soldats. Entre autres, le gouvernement peut solliciter le secteur privé soit pour l’appuyer dans ces propres programmes soit pour créer des emplois. Mais il convient de garder à l’esprit une chose. Le métier des armes crée facilement un immense sentiment de puissance difficile à dompter. L’arme à feu que les soldats eux-mêmes appellent de façon triviale, « le feu » confère à son détenteur un sentiment de puissance qui n’a point d’égal. Il est d’autant plus fort que pendant longtemps, la plupart des soldats ont exercé leur métier dans un environnement juridique délétère où les droits de l’homme peinaient à être respectés. De sorte que, même s’ils sont disposés à entrer dans les programmes de DDR, ils le sont moins lorsqu’il s’agit de débouchés liés à la vie civile. Il serait judicieux que les actions de DDR prennent ce facteur en considération. Pour éteindre « le feu », ou, à tout le moins, le diminuer.
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