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lundi 8 novembre 2010

Présidentielles 2010 en Côte d’Ivoire : Jacqueline Lohouès-Oble ou la grande Marche des femmes.


Le conseil constitutionnel ivoirien a proclamé les résultats définitifs des élections présidentielles du 31 octobre 2010 en Côte d’Ivoire le samedi 6 novembre. Par la voix de son premier responsable il a validé les résultats provisoires déjà annoncés. Parmi les nombreuses surprises apparues, on note le résultat plus qu’honorable de la seule femme en lisse.


A l’image des autres candidats, Jacqueline Lohouès-Oble a parcouru villes et hameaux pour exposer aux Ivoiriens son programme de gouvernement. A côté des tournées et des meetings, elle s’est soumise à l’épreuve de l’entretien de 90 minutes sur les ondes synchronisées de la radio et de la télévision avec des journalistes. Son programme de gouvernement est passé au crible avec, en prime, le passif de son passage au Ministère de la justice.

Les résultats provisoires de ces élections présidentielles proclamés par la Commission Electorale Indépendante (CEI) le mercredi 3 novembre 2010, sont validés par le Conseil constitutionnel 48 heures plus tard. Jacqueline Lohouès-Oble engrange 12.271 voix pour une première participation aux élections présidentielles soit 0,27% des suffrages exprimés. Sa candidature, au regard du classement général à la suite des résultats définitifs proclamés par le Conseil constitutionnel, ne paraît pas avoir été mal perçue. Du reste elle a fait bonne impression en s’autorisant un score de 6.373 voix dans une localité devant l’un des plus vieux routiers de l’arène politique ivoirienne qui lui, a totalisé seulement 3.278 voix. Sur les 14 candidats, elle vient en 8ème position. Au lendemain de la proclamation des résultats provisoires, elle a dit : « On peut se réjouir des résultats que nous avons eus, si l’on tient compte du peu de moyens dont nous disposions et d’une année de campagne. Si l’on avait eu plus de moyens et de temps, on aurait certainement fait plus ».

Le résultat obtenu par Jacqueline-Lohouès Oble appelle 3 réflexions majeures. Elle a Commencé sa campagne dans la ville de Grand-Bassam, petite bourgade touristique située à 43 km de la capitale, Abidjan. C’est une ville-symbole qui a été, en 1945, le théâtre de la grande Marche des femmes sur la prison pour la libération des cadres du Parti Démocratique Ivoirien du Rassemblement Démocratique Africain (PDCI-RDA) en butte au pouvoir colonial. Pour Lohouès-Oble, il s’agit, en rappelant à l’opinion nationale et internationale le rôle historique majeur des femmes dans la participation politique, ses propres capacités à impulser et à entretenir un changement social significatif. En passant, elle projette de rallier à sa cause non seulement l’électorat féminin toute catégorie sociale confondue mais aussi la vieille garde conservatrice du plus vieux parti politique ivoirien, le PDCI. En plus, elle montre aux yeux de tous qu’une femme peut être portée à la magistrature suprême en Côte d’Ivoire. C’est un pas vers la construction de l’égalité de genre. On peut avancer enfin que Jacqueline est le symbole qui va participer à l’émergence d’une nouvelle élite politique, économique, culturelle, etc. Mais au-delà cette perspective élitiste, Lohouès-Oble est le déclencheur de projets de réussite des personnes vulnérables, notamment les femmes. C’est le modèle d’une lutte que la candidate elle-même a résumé en ces termes lors d’un meeting le 14 octobre à Divo, ville située à 189 Km d’Abidjan : « Mettons-les [les hommes] a la retraite si nous voulons le développement ». Elle pourrait se représenter à la prochaine élection avec plus de réussite.

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