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jeudi 20 octobre 2011

Saddam, Bin Laden, Kadhafi : la justice par le meurtre


"The game is over". On peut dire ça y est. Depuis l'assassinat de Mouammar Kadhafi, Le super ennemi public a été abattu. Mis a mort par la France qui, ennivrée par cette victoire à la Clausewitz, jubile sur les médias pour ne pas se "faire voler" sa victoire. C'est la consécration de la justice par le meurtre.

Tuer le Guide


Les médias sont emballés par les images, parfois violentes, du corps ensanglanté du Guide Mouammar Kadhafi. On peut même dire qu'ils s'en repaissent. Derrière le corps du Guide, se profile un autre visage de la justice internationale: le meurtre. Depuis quelques temps, la justice, la belle Dame est déséquilibrée par la balance qu'elle tient. Certains membres de la communauté internationale ont érigé l'assassinat politique en instrument judiciaire.

Saddam Hussein, Oussama Bin Laden et maintenant Kadhafi ont été jugé et ... "tué". La belle Dame ne fait pas de quartier. Des Etats, les plus forts, l'utilisent à merveille pour régler leurs comptes à leurs concurrents. Et en la matière, le Triumvirat USA-Grande Bretagne-France en sont les apôtres élus et adoubés par les magnas de la puissance financière mondiale.

A la lumière du droit, la présomption d'innocence aurait voulu que les Dictateurs et autres tyrans bénéficient d'une procédure judiciaire. C'est seulement après cette procédure que les sanctions sont appliquées si la matérialité de l'acte est prouvée.

Une justice aveugle et assoiffée

Malheureusement, hormis saddam Hussein qui a été sommairement jugé et pendu, les autres grands "tyrans" ont été tout simplement liquidé. Les forces spéciales, spécialement formées pour ce genre de tâches, ont bien rempli leur "mission impossible". Les zones d'ombres laissées par les nettoyeurs, sont balayées par des médias laudateurs convertis à la cause des Etats vengeurs. L'axe du mal de Bush s'est déplacé.

Les vieilles démocraties comme les Etats-Unis, la France et la Grande-Bretagne ne s'embarrassent pas de "valeurs" démocratiques pour parvenir à leurs fins. Essoufflées et échaudées par la crise financière mondiale, les vielles gardiennes de la démocratie tentent de maintenir leur position de "Puissance" dans le sang. Réal Politik oblige.

Et dans cette stratégie de résistance à la crise, les Grandes vieilles (USA-GB-France) déclenchent et entretiennent des conflits partout. Il s'agit d'approvisionner, avec quelques dégâts collatéraux, des industries qui peinent à suivre les grandes enjambées économiques de la Chine et ses alliées. Pour réécrire l'histoire et imposer son hégémonie les "Grandes vielles" pillent.

L'indécence de la violence est masquée par une nébuleuse de partenaires. Au nombre de celles-ci on compte particulièrement les organisations de défense des droits de l'homme et des intellectuels. L'assassinat des enfants du fils de Kadhafi n'a pas ému ces défenseurs prompts à distribuer les bons points de bonne gouvernance aux Chefs d'États africains qu'on n'hésitent pas traîner dans les belles geôles de Ocampo, le justicier flingueur international. Le doux et violent massacre de femmes et d'enfants Syriens n'est pas assez dramatique pour ces organisations qui, depuis, se contentent d'observer, sans condamner voire à suggérer une intervention de l'OTAN "pour protéger les civils". Mais ces civils n'ont pas la même valeur humaine que celles qui sont libyennes. L'unité de mesure de la compassion, de la protection n'est pas le même en présence des intérêts financiers. Et, en la matière, les événements récents sont assez évocateurs de cette arithmétique macabre sélective. Il y a moins d'une semaine, le frère israélien a libéré 1.027 prisonniers palestiniens contre 1 soldat israélien (Gilad Shalit).
La théorie du chaos fonctionne bien puisqu'il y a a peine 72 heures, une forte délégation d'hommes d'affaires français (et d'autres acteurs politiques) ont déposé leurs valises en Libye pour signer des contrats léonins. La guerre peut continuer, les civils peuvent mourir de faim et de maladies dans le pays, mais tant que les troubles ne gênent pas la "relance économique" le CNT peut mater tranquillement les "rebelles" pro-kadhafistes. Les affaires reprennent à Tripoli.

vendredi 7 octobre 2011

Prix Nobel de la paix : Trois femmes dont la Présidente du Liberia Ellen Johnson Sirleaf primées


Le prix Nobel de la paix 2011 a été attribuée à trois femmes dont la Présidente du Liberia,Ellen Johnson Sirleaf et deux autres femmes : sa compatriote Leymah Gbowee et à la Yéménite Tawakkul Karman, pour leur lutte non violente en faveur de la sécurité des femmes.

Grande première dans l'histoire du prestigieux prix Nobel apparu en 1901 : 3 femmes sont conjointement récompensées ce vendredi 7 octobre 2011. Quelles sont les trajectoires de ces vagabondes de la paix ?

Sirleaf, comme la sœur Thérésa

Elle est entrée dans l'histoire par son grand cœur en faveur des plus démunis. Ce cœur débonnaire s'est attelée depuis son accession au pouvoir en 2005 à reconstruire le Liberia, un pays défiguré par une longue décennie de guerre. Cette diplômée de Harvard a hérité d'un pays marqué et balafré par une violence inouïe. Mais dans la discrétion qui la distingue elle colmate les brèches et panse les plaies.
Avec fermeté et impartialité elle ramène à la maison, la horde de jeunes désœuvrés qui grossissent les rangs des affreux, ces mercenaires qui écument la sous-région en quête de guerres. Elle a réussi a aider les femmes à se frayer un chemin et une place dans un pays où 14 ans de conflit ont mis en lambeaux l'une des plus dynamiques économies de la sous-région.

Leymah Gbowee, la force du sexe faible

Cette bonne dame est connue par son surnom "red" du fait de son teint clair. Mais elle est entrée dans l'histoire du Liberia et du monde lors de la guerre dans son pays. Devant le refus de mâles surexcités refusant de mettre fin à la guerre, elle a organisé en 2002 la "grève du sexe". Toutes religions confondues, elle a demandé aux femmes du Liberia de refuser de se donner à leurs hommes tant que les hostilités se poursuivent. Las d'essuyer les refus de leurs compagnes, les mâles en rut ont accepté, par le biais de Charles Taylor d'associer les femmes dans les négociations qui aboutirent à la fin de la deuxième guerre civile en 2003. Les hommes ont vu ''Red''.

Tawakkul Karman, brûler le voile pour éclairer la maisonnée

Cette jeune journaliste yéménite de 32 ans est une habituée des marches protestataires. Elle est la première femme arabe à recevoir le prix Nobel de la paix. Elle est une figure de proue de la contestation soulevée contre le Président yéménite, Ali Abdallah Saleh.
Porte flambeau du vent révolutionnaire qui souffle depuis quelques temps dans le monde arabe, elle a mobilisé les femmes avec des SMS et des messages sur Internet.

Une trajectoire, un chemin : Ellen et les garçons

L'année 2011 est l'année de la femme pour le prix Nobel. Elle ont "raflé la mise". Leur place a place a été reconnu et récompensé. Mais le rôle politique qu'elle joue focalise l'attention sur l'une d'entre les trois nobelisées : Ellen Johnson-Sirleaf. Elle reçoit le prix Nobel seulement à 4 jours des élections au Liberia. Celle que l'on nomme au Liberia "Iron LLady" (dame de fer) reçoit ce Nobel comme du pain béni. En pleine campagne électorale devant des concurrents de plus en plus entreprenants, il est certain qu'elle va chercher à capitaliser cette récompense, à la convertir en capital politique pour se positionner dans l'arène politique libérienne où les uns et les autres se perçoivent comme des loups.
Par ailleurs, la géopolitique sous-régionale est une bonne alliée. la Guinée du frère Condé, déjà échaudée par une transition politique difficile, est sans cesse réveillée par les coups de bottes des militaires qui ne digèrent pas encore leur éviction de l'arène politique. La Côte d'Ivoire sort de guerre et, comme une manne tombée du ciel pour Ellen, Le Chef d'Etat est en pleine campagne judiciaire pour "ramener à la maison", tels des filles et des fils prodigues, les Ivoiriens exilés qui sont dans les pays environnants. Même s'il conduit sa "pêche des âmes perdues" dans des pays comme le Ghana, il n'en demeure pas moins que l'axe Monrovia-Abidjan apparaît comme la tête de proue de son action de contrôle de circulation des affreux. Du coup, non seulement la bonne Ellen montre patte blanche à son voisin hanté par les ombres de putschistes endurcis, mais elle booste sa campagne en liftant davantage son image de Dame de cœur au grand cœur, drapée du péplum virginale de la paix même si, à un moment de l'histoire de son pays, elle a flirté avec le ténébreux Charly (Charles Taylor).
Ellen, la belle, est comme le frère Barack, ce jeune black de banlieue qui arrivé au pouvoir en 2009, a été également bombardé prix Nobel de la paix la même année. Sans avoir travaillé. Le prix Nobel fonctionne, dans ce contexte électoral comme un soutien infaillible de la communauté internationale, où plutôt des maîtres de la haute finance mondiale, à la vielle Dame qui, a 72 ans, a encore les ressources de brigué un autre mandat. Rien a envier au "vieux" Wade qui est poussé vers la sortie pour ... âge avancé; trop vieux pour s'occuper de l'héritage du cousin Senghor qui vient tout juste d'organiser du 2 au 6 octobre 2011, le premier Forum de la langue française.
Mais, l'argent n'a pas d'âge dirait-on. Les anciens travailleurs du grenier mondial (FMI et Banque mondial) sont parfaitement recyclés. Après les salons feutrés et parfumés de la banque, ils retrouvent, .... les salons feutrés et parfumés des palais. Rien ne se perd, tout se récupère. Ellen surfe sur un nuage au-dessus des garçons, Condé et Ouattara, qui s'empêtrent encore dans les oripeaux de vieilles intrigues de palais transfrontalières.