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vendredi 17 juillet 2015

Pro Patria ! Pro Genre : des filles à la gendarmerie ivoirienne

Des filles à la Gendarmerie
Le contexte militaire de la Côte d’Ivoire : le cas de la gendarmerie Jusqu’à une date récente, l’armée ivoirienne, à l’image de la plupart de ses consœurs, se distinguait par une faible présence des femmes dans ses rangs. Ils étaient surtout clairsemés dans les écoles de formation notamment, l’Ecole Militaire Préparatoire Technique de Bingerville (EMPT) et la gendarmerie. En effet, corps d’élite réputée pour sa loyauté et son professionnalisme, la gendarmerie avait toujours fermé ses portes aux filles. La Côte d’Ivoire dispose de 2 écoles pour former les gendarmes : l’école de gendarmerie d’Abidjan et l’école de gendarmerie de Toroguhé. Aucune fille n’a été enregistrée dans ces écoles. La fermeture des portes de ces écoles relève d’arguments essentialistes. Les corps d’élite de l’armée sortent de la cuisse de la gendarmerie qui, sous tous les régimes, à donné naissance à de redoutables unités dont les plus célèbres sont l’Unité d’intervention de la gendarmerie (UIGN), l’Escadron de Protection des Hautes Personnalités (EPHP). On se souvient également du Centre de Commandement des Opérations de Sécurité (CECOS) dont le centre de coordination était logé à l’école de gendarmerie d’Abidjan. Depuis 2011, les gendarmes se comptent parmi les éléments du Centre de Coordination des Décisions Opérationnelles de Côte d’Ivoire (CCDO). Mais le fleuron de la gendarmerie reste son unité de commandos, ces hommes invulnérables qui, au bout d’une éprouvante formation arborent fièrement sur leur tête, ‘’le saignant’’, le béret de couleur rouge sang qui les distingue de leurs pairs. Ce contexte viril a, pendant longtemps, servi d’argument majeur pour refuser l’entrée de filles à la gendarmerie. Trop d’exercices, trop de sueur, trop de sang. Bref, trop de testostérones pour des filles trop délicates, trop fragiles, trop précieuses. Pour les farouches défenseurs de l’interdiction des femmes à la gendarmerie, les infrastructures pour les recevoir n’existent pas. Pis, du fait de leur genre, elles se supporteraient pas la dureté, la rudesse des exercices liés à la formation. Les unités de combattantes de la gendarmerie ne sont pas faites pour elles. ADO, PISSANCI, le maculé civil qui dérange le mono En janvier 2014, lors de la cérémonie de présentation de vœux, le Chef de l’État ivoirien, en sa qualité de Chef des armées avait annoncé ou plutôt enjoint ses collaborateurs à ouvrir les portes du ‘’sanctuaire’’ de la gendarmerie aux filles. Depuis lors cette idée avait fait son bout de chemin. Les techniciens en charge de ce domaine ont surtout travaillé. Et le résultat est là. La première cohorte d’élèves sous-officiers de gendarmerie entrera à Torès (Toroguhé) à a rentée prochaine. C’est presqu’un crime de lèse majesté qu’à commis le Président Alassane Ouattara. Sans crier gare, ce civil vient briser et casser une pratique rigide jalousement gardée et farouchement défendue par des ‘’monos’’, seuls gardiens de l’inexpugnable citadelle d’Akandjé. Le Président porte bien le sobriquet dont il a été affublé, ‘’ADO PISSANCI’’, Alassane la puissance invincible. Comme un impertinent, il a bousculé un vieux stéréotype qui fait de la femme une personne inférieur à l’homme. Ces jeunes filles, comme des clones du Général de Brigade, Akissi Kouamé, feront certainement des émules. Et ces dernières briseront le syndrome de ‘’la seule femme à …’’. En effet, il ne s’agit pas de pointer du doigt une femme dans la meute d’hommes et la désigner comme ‘’la seule femme à …’’ mais plutôt comme ‘’l’une des femmes qui …’’. La mesure prise par le premier responsable de l’armée est minimaliste. Elle cantonne les femmes dans le registre des suiveuses, des exécutantes. Les élèves gendarmes n’occuperont que des postes de sous-officiers c’est-à-dire des exécutantes qui suivent des ordres. Mais de petites mains tissent de grands et beaux tapis. Et nul doute que d’ici quelques années, ces filles seront officiers et qu’au-delà, le concours d’entrée à la gendarmerie au titre d’officier sera ouvert également aux filles. Pour que ‘’Pro Patria, pro Lege’’ devienne ‘’Pro Patria, pro Genre’’ !

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