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samedi 28 mai 2011

Côte d’Ivoire : nomination de la première chancelière de l’Ordre national


Depuis la chute de Laurent Gbagbo, la construction de la 3ème République s’effectue avec des changements notables en faveur des femmes. Le Président Alassane Ouattara vient de signer un Décret portant nomination de Dagri Diabaté au poste de Grande Chancelière de l’Ordre National.

Dagri Diabaté, Grande Chancelière de l’Ordre national

Le 11 avril 2011, la Côte d’Ivoire a abordé un nouveau versant. Le Président Laurent Gbagbo est débarqué et arrêté. Avec lui s’écroule tout le système de son régime. C’est avec grandes pompes que Alassane Ouattara s’est installé. Depuis, il poursuit la construction des nouvelles institutions ivoiriennes.
Ainsi, le vendredi 13 mai 2011, le Président Ouattara à procédé à la signature d’actes réglementaires et individuels. Au titre de l’Ordre national de la République de Côte d’Ivoire, Madame Henriette Dagri-Diabaté a été nommé Grande chancelière de l’Ordre national.
Madame Dagri devient ainsi la première femme Grande Chancelière de Côte d’Ivoire. Cette femme n’est pas inconnue de l’opinion nationale. Elle fait partie de l’élite intellectuelle féminine ivoirienne. Elle est Professeure Titulaire d’Histoire et a occupé de grandes responsabilités dans l’administration ivoirienne. A ce titre, elle est l’auteure de nombreuses productions scientifiques. Les plus connues sont Le Mémorial sur la Côte d’Ivoire, paru en plusieurs Tomes avec d’autres co-auteurs. La marche des femmes sur Grand-Bassam aux Nouvelles Editions Africaines (NEA) en 1975 est l’un des ses ouvrages majeurs. Madame Dagri vient rejoindre de par cette nomination, une autre femme promue par Ouattara, la Ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement technique et de la formation professionnelle, assurant l’intérim de l’enseignement supérieur, Kandia Camara.

Le sens d’une nomination

La nomination de Madame Dagri au poste de Grande Chancelière de l’Ordre national, représente une avancée dans la promotion du genre en Côte d’Ivoire. La nomination s’inscrit dans le cadre de la réalisation de l’objectif 3 des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) relatif à la promotion des sexes et à l’autonomisation des femmes. Elle se loge plus précisément dans le canevas de l’indicateur 12 de cet objectif qui a trait à la proportion des sièges occupés par les femmes dans les instances de décision. La proportion des femmes dans les instances de décision en Côte d’Ivoire se décline de la manière suivante :
Au niveau des élections présidentielles de 2010
1 femme candidate aux élections présidentielles de 2010 soit 7,14% des candidats.

Au niveau de l’Ordre national de la République
1 femme, Grande Chancelière de l’Ordre national

Au niveau du Gouvernement
En 2010, les femmes ont représenté 7,5% des membres du gouvernement.

Au niveau du parlement
Après les élections de 2000, on a 19 femmes Députés sur 223 soit 08,50%.
1 femme, vice-présidente de l’Assemblée nationale.

Au niveau des collectivités locales
Depuis 2000, au niveau des communes on a 9 femmes Maires sur 197 soit 4,6%.
Depuis 2000, au niveau des collectivités locales, on a 1 femme Présidente de Conseil Général sur 58 soit 01,72%.

Au niveau des partis politiques
On a 4 femmes chefs de partis sur plus de 60 qui sont fonctionnels.

La répartition des femmes au sein des partis les plus importants :
PDCI : 41 femmes sur 414 membres du bureau politique, soit 9,90%.
FPI : 15 femmes dans le secrétariat général et 9 dans le comité de contrôle sur 31 membres, soit 29,03%.
RDR : 3 femmes secrétaires nationales sur 20 membres soit 15% ; 2 femmes sur 10 au secrétariat général soit 20% ; 5 femmes sur 19 présidents de commissions techniques soit 26,31% statistiques depuis la convention nationale du 04 octobre 2008.
PIT : 1 femme sur 11 membres du secrétariat national, soit 9,09% et 3 femmes sur 45 siègent au comité central, soit 6,66%.

Au niveau de la chefferie traditionnelle
On a 1 femme chef de village sur 159 soit 01,69%.

D’autre part, la nomination de Madame épouse également l’esprit de Beijing et du Protocole de l’Union Africaine (UA) sur les droits des femmes en Afrique. Afin d’encourager et de renforcer la représentation des femmes dans les structures politiques, il convient de noter la Déclaration Solennelle de la Côte d’Ivoire sur l’Egalité des chances, l’Equité et le Genre signée par le Président Gbagbo Laurent de la République le 21 février 2007. Des points focaux ont été mis en place dans les services d’administration publique et privée. Même si le taux de 30% indiqué que les femmes doivent avoir dans les centres de discussions n’est pas encore atteint, il n’en demeure pas moins que de nombreux efforts sont faits pour améliorer leur représentativité. Il reste à souhaiter que les nouvelles autorités ivoiriennes prendront toutes leurs dispositions pour regarder avec plus de minutie les préoccupations spécifiques des femmes qui se sont accrues avec les violences qui ont cours en Côte d’Ivoire depuis l’éclatement des violences post-électorales de 2010.

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