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jeudi 3 avril 2008

Côte d’Ivoire : les « parlements » et « agoras » à l’épreuve des accords de Ouagadougou


Les « parlements » et « agoras » ont fait coulé beaucoup d’encre pendant les heures chaudes du conflit militaro-politique qui a éclaté en Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002. Quand ils n’étaient pas traités de milices ou de supplétifs militaires, on les soupçonnait d’entretenir le conflit en versant dans les appels à la xénophobie. Qui sont ces jeunes qui animent ces espaces ? Que deviennent-ils depuis les accords de Ouagadougou ?


Apparus en Côte d’Ivoire au lendemain de la guerre du 19 Septembre 2002, les « parlements » et « agoras » se sont très vite positionnés comme des remparts du pouvoir d’Abidjan. Ce sont, dans leur forme, des lieux d’échanges où des populations, à majorité jeunes, se retrouvent pour discuter des sujets à la une de l’actualité. On les retrouve dans tous les quartiers d’Abidjan et aussi dans les villes qui sont sous le contrôle des forces gouvernementale. Les plus connus sont le « Tout Puissant Congrès d’Abobo » (TPCA), le « Parlement de Wakouboué ». Epousant l’air chaude du temps, ils se sont fixés un but que son Président, Idriss Ouattara, expose dans un entretien accordé au journal Le Repère dans sa livraison du vendredi 15 février 2008 « L’objectif, c’est de rétablir la vérité sur le lynchage médiatique qui se faisait contre la Côte d’Ivoire. Et de montrer que la Côte d’Ivoire n’est pas xénophobe, comme le laissaient croire les médias internationaux pour déstabiliser la Côte d’Ivoire ».

Aiguillonnés par cet idéal patriotique, les jeunes acteurs de espaces ont défiés en novembre 2004 la Force Licorne, le contingent de militaires français venus en appoint au dispositif de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Ils sont également sortis massivement pour manifester en janvier 2006 lors du constat de la fin du mandat de l’exercice de l’Assemblée nationale ivoirienne. Les « parlements » et « agoras » se sont violemment opposés à l’interventionnisme de la France en Côte d’Ivoire.

Depuis la signature des accords de Ouagadougou le 4 mars 2007, ces espaces ont réorienté leur lutte. Quelques semaines avant la naissance de ces accords, ils se sont investis dans le processus de transformation du conflit. Les orateurs sont devenus des ‘’messagers de paix’’ qui ont participé entre la mi février et la cérémonie de la flamme de la paix (le 30 juillet 2007) à Bouaké. Du reste, depuis cet évènement, le discours guerrier qui enflammait les « parlements » et « agoras » est plus modéré. Le travail de formatage des imaginaires politique le plus important à été sans doute la préparation des esprits des ivoiriens à adopter le nouveau Premier Ministre, le patron de la rébellion : Soro Kigbafori Guillaume. Pilule difficile à avaler pour des individus qui ont été nourris au biberon anti-forces nouvelles pendant 5 ans. Les orateurs appellent les ivoiriens à construire mutuellement la réconciliation nationale. De plus, Konan Konan Bertin (KKB), Président de la jeunesse du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et Karamoko Yayoro, ancien leader des jeunes du Rassemblement Des Républicains (RDR) ont été autorisés a prendre la parole dans ces espaces, ce qui n’était pas envisageable auparavant. En outre, les jeunes patriotes prennent une part active à la mise en œuvre du point 6 des accords de Ouagadougou. Ils se sont appropriés la campagne d’éducation civique en engageant les populations à participer au processus du déroulement des audiences foraines, l’identification et l’enregistrement sur la liste électorale. De ce fait, ils se présentent comme des partenaires incontournables voire stratégiques dans l’application des accords de Ouagadougou.

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